Canaries : La Gomera

La traversée depuis Tenerife dure un peu plus d’une heure par une mer calme avec un ferry qui nous emmène avec la voiture jusqu’au port de San Sebastián de la Gomera, qui est la ville principale de l’ile.

Ferry au port de San Sebastián de la Gomera

C’est La Gomera qui fût la dernière étape où s’arrêta Christophe Colomb dans la baie de San Sebastian, pour s’approvisionner en eau et en vivres, avant de partir à la découverte de l’Amérique le 6 septembre 1492.

L’île de La Gomera est le paradis des randonneurs avec 650 km de sentiers mystérieux, des parcs naturels comme le parc national de Garajonay inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, une laurisylve envoûtante datant de l’époque tertiaire (après la disparition des dinosaures, donc aucun risque…).

Vue depuis les montagnes au centre de l’île.

Une île de forme quasi circulaire, pas plus de 20km de diamètre, mais avec des sommets dépassant les 1000m pour atteindre quasi 1500m, et qui offre une variété de paysages étonnants.

Du port, nous partons vers notre base au petit village d’Hermigua, par une belle route qui monte allègrement, traverse tunnels et vallées en louvoyant pour redescendre en lacets dans la vallée.
Aussitôt posés au gite, aussitôt repartis vers le centre de la Gomera : tout est verdoyant aussi bien les cultures de bananiers, vignes et fruitiers, que la végétation sauvage sur cette côte sous le vent.

Panorama au mirador de Tajaque.

Des pics émergent de la verdure, comme les célèbres Roque d’Agando, toujours un neck de volcan (vestige d’une cheminée de lave débarrassée de son cône de cendres), qui est le symbole de cette ile.

Les Roque d’Agando

La voisine Tenerife, surplombée par le Teide semble tout près, à un jet de pierre.

Tenerife et le Teide tout proche..

Nous randonnons dans la forêt de laurisylve, il y a effectivement bien moins de monde que sur Tenerife, l’ile est moins touristique et plus confidentielle. Pas de grands ensembles, pas de marinas, pas de plages immenses. Le relief est très montagneux, avec des points de vue sur le relief raviné et des petits villages nichés dans les vallées. On peut passer du bord de mer à plus de 1000m d’altitude en un rien de temps…
Il faut parfois monter au sommet d’une crête pour redescendre dans la vallée d’à côté car le relief est très accidenté.

Sous les bruyères arborescentes.

L’Alto de Garajonay

Du cœur de l’ile, le réseau de sentiers rayonne dans toutes les directions, quelques fois descendant même jusqu’à la mer. Nous nous attaquons au sommet de l’ile, l’Alto de Garajonay ; pas besoin d’équipements : des sentiers y mènent en quelques kilomètres depuis la route.

Par un sentier fleuri cheminant tantôt à travers la forêt de bruyères arborescentes, tantôt en plein soleil, on monte en passant par des miradors au-dessus des nuages.

Le Teide au dessus des nuages depuis La Gomera.

On parvient au sommet avec une vue à 360° au-dessus des forêts, jusqu’aux îles voisines posées sur l’Atlantique. Tenerife avec le Teide semble très proche, El Hierro avec ses deux bosses est reconnaissable, nous sommes parvenus à 1487m d’altitude en partant de notre base du bord de mer.

Cliquer sur l’image ci-dessus
ou ICI pour voir le panoramique interactif
depuis L’Alto de Garajonay.
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On redescend de l’autre côté par une route forestière fleurie comme un jardin, de marguerites, de chardons et coquelicots violets.

Une autre balade au travers d’une sylve moussue comme la forêt maudite du Hobbit, aux tons très verts, vert partout ; on a l’impression que la végétation dégouline des arbres avec les mousses pendant des branches…

La forêt moussue.

Un beau sous-bois de bruyères arborescentes aux branches tourmentées, avec des parterres de fougères, témoignent s’il est besoin de l’humidité ambiante.  

Serait-ce la forêt du Hobbit ?

Le soleil a du mal à percer à travers la cime des arbres tant la végétation est dense.

Le soleil perce à travers les frondaisons.

Valle Gran Rey

Vue de Valle Gran Rey

Une incursion en bord de mer dans la petite station de Valle Gran Rey surnommée Valley Gran Hippies quand les hippies des années 60 sont venus s‘installer pour le climat doux permanent, on y croise beaucoup d’allemands aussi venus s’installer et profiter du soleil…

A Valle Gran Rey

Petite station, petite plage, petits immeubles, cette station joue la carte de la discrétion et du calme dans une vallée encaissée à l’écart.

Petite plage de Valle Gran Rey.

Mirador de Abrante

Au-dessus du village de Agulo, le « Mirador de Abrante » est un point de vue impressionnant à l’écart des routes.

Mirador de Abrante

C’est une construction moderne tout en verre sur des roches rouges, qui s’avance au-dessus du vide avec une vue directe sur l’horizon en fond, l’inévitable Tenerife dont la cime du Teide émerge de la couche nuageuse.

Panorama à Abrante.

De nouveau à cheminer sur les petites routes qui traversent les bois, où chaque centimètre carré semble colonisé par la végétation ; à Laguna Grande, un autre circuit pédestre fait une boucle au travers des bruyères arborescentes montant à plusieurs mètres de haut.

la Fortaleza

Une autre formation rocheuse curieuse au centre de La Gomera est la Fortaleza de Chipude ou « La Forteresse » ; c’est une zone circulaire au sommet d’une montagne près du hameau de Chipude. Un peu comme Devil’s Tower aux États Unis, elle attire les hommes depuis la nuit des temps puisqu’on y a retrouvé des vestiges anciens de sacrifices.

la Fortaleza de Chipude

On peut la gravir mais compte tenu de la chaleur on se contente de la scruter de loin, en faisant le tour, et depuis un petit mirador près d’une église blanche festonnée de lave noire ; le panorama est immense.

Panorama sur la Fortaleza

Fin du séjour et du voyage à San Sébastian de la Gomera où nous promenons dans un parc en attendant le ferry. Une tour blanche et le puits où Christophe Colomb est censé avoir fait le plein avant de traverser pour (re)découvrir l’Amérique.

En effet, puisque l’Amérique aurait déjà été découverte par des Vikings en passant par le Groenland depuis l’Islande…

…Mais ça c’est une autre histoire à raconter…en images.

Nuages sur le Teide.

Canaries, Mai 2019