La Réunion : éruption à La Fournaise

Toujours en bord de mer sur l’île Bourbon selon son ancienne dénomination, nous rayonnons sur la côte et vers l’intérieur de découvertes en redécouvertes…
Et c’est chaud la Réunion by night !
Mais pas ce que vous croyez…

Kélonia

Kélonia est à la fois un aquarium, un musée, et un centre de recherche, d’intervention et de soins consacré aux tortues marines. Il est installé en bord de mer à proximité de la ville de Saint-Leu. Comme il était en réfection lors de notre dernière visite, c’est l’occasion d’en profiter…

Kélonia

Le centre abrite de nombreuses tortues marines recueillies et remises en forme avant d’être relâchées, mais aussi élevées sur site, et aussi quelques spécimens terrestres.

Certaines sont dans des bassins de réadaptation hors public, d’autres se prélassent dans des piscines au soleil !

En sous sol, un gigantesque aquarium aux poissons multicolores, qui évoluent dans leurs bassins entre les blocs de corail parmi les tortues, en un ballet hypnotique.

Face à face…

En dépassant la ville de St Leu et sa fameuse « barre » bien connue des surfeurs, on trouve une curiosité naturelle, Le Souffleur.

Le Souffleur.

C’est une grotte formée dans les laves en bord de mer où les vagues viennent s’engouffrer et rejaillissent sous pression en un geyser avec le grondement assorti !

Il faut attendre le moment propice où plusieurs vagues viennent se conjuguer pour former une colonne d’eau qui éclate comme un feu d’artifice, jusqu’à la prochaine…
Et comme une petite vidéo vaut mieux qu’un long discours :

Fin de journée sur un coucher de soleil mémorable…


Éruption à La Fournaise !

Cette journée va être bien chargée car depuis le bord de la côte où se situent les tunnels de lave, dans la partie égueulée de la caldéra où s’épanchent les coulées de lave vers la mer, nous repartons à l’assaut du cratère au Pas de Bellecombe, pour une rando organisée en fin d’après-midi dans les laves autour du cratère et assister à l’éruption en cours.

La route du volcan nous est bien connue maintenant, à travers les broussailles, lande et terre rouge en altitude, en traversant la couche nuageuse. Descente et traversée de la plaine des sables alors que les nuages frôlent le rempart.

les nuages frôlent le rempart.

Le soleil et les nuages jouent avec les ombres sur les pitons environnants.

Jeux d’ombres en couleurs.

Du parking du Pas de Bellecombe où nous avons rendez-vous avec le guide et le groupe, nous partons en direction d’un cratère voisin, le Piton Chisny, à travers laves et scories. Quelques plantes courageuses arrivent même à pousser dans cet environnement ingrat.


Ascension laborieuse sur le flanc, mais récompensée par une vue sur des cratères bien marqués comme des cheminées.

Le cratère de La Fournaise est omniprésent dans le paysage avec son panache de fumées dues à l’éruption en cours sur le flanc en ce mois de mai 2018.

Le soleil baisse progressivement en allongeant les ombres sur le paysage, il faut se dépêcher pour se retrouver juste à la nuit au bord du rempart, car la marche de nuit sur les laves irrégulières n’est pas facile…

Soleil couchant.

Enfin on atteint le sommet du piton d’où la vue porte à 360° à la ronde.

Panorama depuis le Piton Chisny.

Cliquer sur l’image ci-dessus
ou ICI pour voir le panoramique interactif à 360°
depuis le Piton Chisny

Nous redescendons depuis le sommet en direction du rempart, avec la mer de nuages qui se maintient juste en dessous du niveau du rempart. Si elle s’élève un tant soit peu, la visibilité sera nulle…On croise les doigts. La vue est désertique, c’est en effet la partie ouverte du rempart par où s’évacuent habituellement les coulées de lave du cratère vers la mer.

Vue vers la mer.

La zone est à présent très fracturée avec des blocs disparates, dressés les uns contre les autres, preuve des mouvements et forces énormes qui se déchainent par moment,


Voir même formant des « bulles » où l’on peut se blottir, comme déjà vu en Islande mais bien plus grandes !


Ou bien on rencontre des courants figés de lave en serpentins ondulés ou accumulés en laves cordées.

Laves cordées.

Le soleil vient de tirer sa révérence, juste à temps nous rejoignons la piste qui borde le rempart, tantôt à quelques mètres avec une vue plongeante sur la caldéra, tantôt à quelque distance.
Un peu plus de monde à présent est venu assister au spectacle permanent de l’éruption à la tombée de la nuit tout au long du bord de la falaise.

Nous trouvons une place dégagée avec vue sur l’éruption, un peu de ravitaillement pour se remettre de la randonnée et le spectacle commence ou continue, en fait…
Il fait sombre à présent, on distingue une myriade  de points jaunes et rouges, preuves de l’activité volcanique en cours en contrebas.
On discerne les parois du rempart illuminées par la lave, des nuages ; les petits points blancs sur la falaise sont des lumières de promeneurs !

Quelques bouches, comme de minuscules cratères coniques, vomissent des coulées de lave ou des gerbes d’étincelles avec des pauses, tandis qu’une suite  de points lumineux indique des failles et coulées de lave incandescentes, avec en arrière-plan le rempart sombre ou le rideau des nuages qui s’invitent.

Les nuages s’invitent au spectacle !

Pas de commentaires…rien ne peut décrire le spectacle, même s’il est relativement éloigné, on reste scotché là, car les vues changent en permanence en fonction de l’activité volcanique, du vent qui amène des nuages en arrière-plan, éclairés par la lave en fusion.

Parfois plus calme comme un feu d’artifice qui ralentit puis reprend de plus belle, une des bouches me fait penser à un haut-fourneau chauffé au rouge et crachant un flot d’étincelles et de métal fondu rougeoyant.

Les lueurs des coulées illuminent le rempart en arrière fond et teintent les nuages qui sont montés pour former un fond de scène fantastique.

L’éruption a débuté il y a plusieurs jours, avant que nous n’arrivions en fait et son activité décroit petit à petit, nous sommes en fin de période. Les guides de Rando-Volcan (une super équipe dynamique tant pour les tunnels que pour le volcan, si vous y allez n’hésitez pas !) nous ont aimablement passé des photos qu’ils ont réalisées au début, que je partage ci-dessous :

On resterait là toute la nuit pour observer le spectacle en continu, mais il faut songer à retourner, d’abord jusqu’au parking : une petite marche d’une heure sur la piste à la lueur des lampes frontales ; on croise d’autres gens venant encore contempler la scène, quelquefois en famille avec de tous jeunes enfants malgré l’heure tardive !

Et puis il faut encore descendre de 2300m d’altitude ici jusqu’à la mer, ça sera plus facile que de redescendre du petit nuage où nous sommes encore, les yeux pleins des lueurs et étincelles de l’éruption…

La cascade de Grand Galet

Histoire de se rafraichir des chaleurs éruptives de la veille en altitude, nous découvrons la cascade de Grand Galet, après une petite route, un passage de pont en bois, au fond de la vallée. Pas mal de monde car elle est très originale avec tous ses filets d’eau qui ruissellent dans un bassin, mais peu de place !

La cascade de Grand Galet.

Cilaos : le 3e cirque

Départ pour l’étape suivante du périple, le cirque de Cilaos, là encore par une route unique et sans issue qui aboutit à la petite ville de Cilaos. La chaussée a dû être endommagée par le dernier cyclone en date, car des travaux sont en cours dans le lit de la rivière où passe la route, on circule au jugé dans le chantier.

La route initiale a été construite en 1927 pour désenclaver le cirque.

“Cilaos ne se dit pas, mais se voit”.

Elle grimpe ensuite allègrement en virant et tournant, tant et si bien qu’on l’a surnommée « la route aux 400 virages » ; on ne les a pas comptés…

Mais il y a une courbe telle que la route doit faire ¾ de tour en passant sur elle-même pour continuer la montée au lieu-dit le pont de la boucle, bien nommé !

Au terme de la montée, on traverse finalement un tunnel (à voie unique…) pour déboucher dans le cirque.

cliquez sur l’image pour une vue agrandie !

La ville éponyme est logée sur un plateau à 1200m surmonté par les montagnes environnantes, dont le piton des Neiges, avec un petit lac aux eaux verdâtres qui reflètent les nuages et le relief qui encadre le cirque.

Ville thermale calme à l’écart de l’agitation et de la chaleur de la côte, dans le cirque le plus ensoleillé et le plus sec, ce qui n’exclut pas cultures de vignes et -plus originale- de lentilles réputées, ainsi que de belles cascades…

En se promenant dans les rues de la ville célèbre pour sa broderie avec les “jours” de Cilaos, certaines habitantes aussi tissent leurs toiles !

une “bibe” (Néphila inaurota) qui peut mesurer jusqu’à 15 centimètres, pattes tendues !

Heureusement vu leur nombre, elles sont inoffensives…

Le jardin botanique de Mascarin

Situé sur les hauteurs de St Leu en partant de Kélonia par une route en lacet au nom prémonitoire de route des colimaçons, c’est un havre rafraichissant de par son altitude et par la variété des espèces qu’on y trouve : arbres, arbustes, fleurs, présentés suivant des parcours thématiques, avec une demeure ancienne superbe, couverte de bardages en bois exotique, bien sûr !

A côté, un petit étang couvert de nénuphars apporte une touche de fraicheur.

Étang au jardin de Mascarin.

Et une profusion de fleurs exotiques, de fruits, tout au long du jardin…

Sans compter une foule d’arbres et de bambous où déambuler, de quoi y passer une demi-journée…

La Réunion vue d’en haut

Pour conclure notre voyage, nous jetons un œil depuis le piton Maïdo sur le cirque de Mafatte en contrebas, c’est l’un des sommets qui dominent le cirque avec un accès par la route depuis l’extérieur. Un point de vue panoramique y est aménagé…

cliquez sur l’image pour une vue agrandie !

Roche déchiquetées, pics acérés, ravines à pic, toute l’image montagneuse de La Réunion est …réunie là !

Roche déchiquetées, pics acérés, ravines à pic

Et cerise sur le gâteau, nous allons terminer en beauté par un survol en hélicoptère de l’île qui résumera toutes les splendeurs qu’on a découvert d’en bas. C’est un moment à ne pas manquer, qui a certes un coût non négligeable, mais si possible à faire et à prévoir dans le budget du voyage…

Prêts à embarquer avec la compagnie Helilagon ?

Bon, ce n’est pas lui le pilote…

Attachez votre ceinture, coiffez le casque, c’est parti depuis la côte !

La côte, plage et lagon.

Vers les cascades du Trou de Fer, on passe dans une ravine pour se trouver face à la falaise d’où l’on s’élève à la verticale pour dominer les cascades qui chutent de 725m, les plus hautes de France et parmi les plus hautes au monde.

Les cascades du Trou de Fer,
Les cascades du Trou de Fer,

Puis on survole Mafatte et ses ilets…

Petite vidéo au dessus de Mafatte :

Pour passer près du piton des Neiges qui émerge des nuages

Le piton des Neiges.

Après avoir survolé, forêts, cascades et gouffres…

On parvient au centre de l’île, au plat de résistance, d’abord au-dessus de la plaine des Sables bien reconnaissable à sa teinte rougeâtre et la route au milieu…

au-dessus de la plaine des Sables

Pour survoler la caldéra de La Fournaise, ceinturée par le rempart d’où l’on a admiré le spectacle nocturne de l’éruption…

La caldéra et le rempart

On voit de près les dernières traces de l’éruption qui ont chamboulé le paysage !

Une cheminée est toujours active avec le feu qui couve à l’intérieur, au milieu d’une palette de bruns et ocres…

Fin du spectacle, retour vers le bord de mer en survolant ravines…

Et finalement retour au-dessus du littoral azur et des plages de sable blanc de La Saline dans le lagon.

Les plages de sable de La Saline

Atterrissage réussi ! Ouf…

Fin du voyage à St Denis de la Réunion !

Mais pas fin des émotions : avion annulé au décollage le soir et tous les ennuis associés, mais c’est une autre histoire…

A St Denis de la Réunion
Relax…

La Réunion : Salazie et Mafate

Deuxième voyage à l’île de La Réunion, après un voyage en famille de première découverte des classiques de l’île Bourbon, nous avions envie de revenir découvrir d’autres lieux mais aussi de redécouvrir après quelques années les incontournables, avec une éruption de la Fournaise en prime…

Envie de retourner dans la caldéra du volcan, gravir à nouveau les pentes du cratère pour voir le plancher qui s’est effondré depuis notre précédente visite ? Eh bien non, la « vielle dame », comme on surnomme La Fournaise, en a décidé autrement.
Mais en échange assister au spectacle d’une éruption la nuit après une rando dans les champs de lave et les pics avoisinants, entre la Plaine des Sables et le cratère, ça vous dit ?
Et ce n’est qu’un avant-goût : entre les cirques , les grottes volcaniques, faune, plages, jardins et marchés, il y a tant à voir…

Au cirque de Salazie :

C’est l’un des trois « cirques » de La Réunion, nés de l’effondrement autour du premier volcan imposant et endormi, le Piton des Neiges. Salazie est accessible par une unique route, le cirque se dévoile presque spontanément, au débouché des gorges de la Rivière du Mât.
Un petit détour au départ pour admirer, caché à l’écart de la route vers Sainte Suzanne , la splendide cascade Niagara qui se jette par de multiples chutes dans un bassin ceinturé de galets.

Cascade Niagara
Cascade Niagara


Presque personne sur place mais un temps gris et pluvieux qui ne nous fait pas renoncer à ces instants.

Cascade Niagara

Après avoir quitté la route qui ceinture l’île, on s’engage dans les gorges de la rivière du Mât, très verdoyantes mais sans grand mérite entre toute l’eau qui dévale des pentes et du ciel aujourd’hui…

Chutes d’eau qui jouent à cache-cache avec la végétation en cascadant en pointillés avec leurs cours qui apparaissent et disparaissent entre les arbres, naissant mystérieusement dans les nuages accrochés aux sommets.

Cascades du voile de la mariée.

Grâce à l’eau, beaucoup de cultures comme le cresson et le typique et célèbre chouchou, chayotte ou christophine, qui pousse sur des treilles ou même à l’état sauvage.

Chouchou ou christophine
Chouchou ou christophine

La célèbre cascade du Voile de la Mariée, n’est pas très visible et nous aboutissons au bout de la route au joli village de Hell-Bourg, primé comme un des plus beaux villages de France et préféré des français, avec ses maisons de styles créoles typiques et originales.

Le bourg était une station thermale prospère avec des sources chaudes sulfureuses , jusqu’à ce qu’un tremblement de terre ne mette fin à cette gloire. De plus la fraicheur avec l’altitude était un avantage par rapport à la chaleur de la côte. La bourgade s’est endormie mais a gardé un charme calme et coloré…

5 fruits et légumes…dans le rhum arrangé !

Avec de belles maisons en bois classées, aux couleurs pastel et murs de tavaillons, il règne une ambiance de station de vacances surannée.

Les habitations sont dispersées aux alentours dans des « ilets », petits hameaux qui regroupent quelques maisons, souvent dans les cirques pour des activités agricoles parfois en quasi autarcie, vu l’isolement.

De la verdure partout, partout de la verdure qui forme un tapis recouvrant tout : relief, rochers et ondulations ; un peu comme ces mousses en Islande qui poussent sur les champs de lave en gommant les aspérités du terrain.

Océan de verdure.

Quelques fleurs émergent de la verdure …

Tandis qu’on repasse près du voile de la mariée, la visibilité s’est un peu améliorée :

Les pentes des montagnes vers la vallée sont impressionnantes, je comprends pourquoi on mes appelle des « ravines », faisant penser aux vallées des Andes, pays incas et d’aventures…

Ravine et cascade.

Notre gîte est justement dans un ilet à proximité de Hell-Bourg, noyé dans la végétation, au calme, ce sont de charmants bungalows en bois bien aménagés dans un jardin luxuriant.

Aventures à Mafate :

Le cirque de Salazie est l’une des trois portes d’entrée de Mafate, autre cirque autour du Piton des Neiges, mais qui présente la particularité de n’être accessible qu’à pied, donc paradis des randonneurs !
 Il n’y a en effet pas de route qui y mène et les seuls accès pour s’y rendre ou y faire des livraisons sont à pied ou …en hélicoptère !  Et nous allons en faire l’expérience…

L’un des accès à Mafate se fait par le col du Grand Bœuf où un parking gardé permet de laisser sa voiture, puis de là on descend dans le cirque par des sentiers et escaliers, jusqu’aux fameux ilets qui parsèment le cirque. La route vers le col démarre en bas vers la rivière, la vue est bien dégagée ce jour sur les cascades et la vallée de la Rivière des Galets.

Vue sur le voile de la mariée
Vue sur le Voile de la Mariée.

Le cirque est ceinturé de montagnes à pic et seuls quelques brèches formant des cols permettent l’accès par des sentiers.

Un point de vue sur le « rempart » donne toute l’importance et la raison de l’isolement du cirque ; d’ailleurs ses habitants ont refusé leur raccordement routier au reste de l’île, préférant leur tranquillité.

La route s’élève à travers la forêt jusque dans les nuages qui s’amassent contre les crêtes jusqu’au terminus, le parking du Grand Bœuf, déjà bien rempli par les touristes comme nous, ou les locaux habitant le cirque. On doit abandonner là son véhicule et nous nous chargeons avec notre équipement pour trois jours car nous avons prévu d’effectuer une boucle avec deux étapes, l’une à Marla, l’autre à La Nouvelle, puis de remonter au col.

Du parking jusqu’au col proprement dit il y a quelques centaines de mètres par une piste forestière à travers une lande rabougrie et grisâtre qui pousse tant bien que mal sur des laves.

Végétation au col.

En contrebas, quelques arbustes et fleurs en boules tentent d’égayer le paysage de vert et de rouge.

Le col se précise, encaissé entre deux pans de montagne, c’est la porte de Mafate !

La porte de Mafate.

De là, la vue porte à des kilomètres vers le bas, limitée par les remparts abrupts des montagnes autour du cirque noyé dans la végétation, à peine si l’on distingue ça et là des habitations. Impossible d’apercevoir les sommets ou les autres portes d’entrée au cirque.

Panorama sur le cirque de Mafate.

Bon, plus qu’à descendre maintenant, c’est parti pour quelques heures de marche, il ne faut pas trainer car la nuit tombe tôt et régulièrement ici presque à l’équateur.
Quelques marches d’escalier vertigineuses invitent à la descente…Sans trop regarder, ni réfléchir qu’il faudra les remonter au retour !

Le sentier slalome entre arbustes et fleurs, buissons et fougères arborescentes…

…toujours avec une vue à couper le souffle sur le cirque dans son immensité.

Randonneurs à Mafate.

Tantôt sableux, tantôt caillouteux le sentier est bien marqué ou même passe sur des passerelles en bois au-dessus des zones marécageuses.

Enfin les nuages se lèvent un peu pour dévoiler les sommets aux alentours, émergeant des frondaisons luxuriantes.
(Oui, il y a beaucoup de photos de fougères arborescentes…c’est une plante que j’adore ! Elle a du mérite d’avoir subsisté depuis l’ère préhistorique…)

Pics émergeant des fougères arborescentes.

Un replat soulage un peu les chevilles étirées par la descente et les marches d’escalier : c’est la Plaine des Tamarins, arbres tortueux aux allures mystérieuses et fantastiques, parfois couchés au sol probablement par des cyclones.

Le sentier est maintenant construit de tronçons de bois, matériau sûrement local de la forêt de tamarins, des troncs morts à terre sont comme tordus de douleur…

Peu de fleurs dans cette végétation uniforme et désolée, qui fait un peu fantasmer, aux récits fantastiques du Hobbit ou d’épopées nordiques. Sommes-nous dans la forêt maudite sur la route de la Montagne Solitaire ? Où sont Bilbo et les nains ?…

Des arbres enchevêtrés comme un chaos indescriptible et figé, on a presque hâte de quitter ce lieu désolé…

Enfin on atteint le bord du plateau qui laisse apercevoir le fond du cirque, peut-être quelques maisons du village de Marla où nous devons passer la nuit.

De l’autre côté, un torrent s’est taillé un lit étroit à travers les arbres et dégringole en cascades, tandis qu’une nouvelle volée de marche grossières descend toutes aussi vertigineuses qu’artisanales !

Encore un escalier !

Un point de vue s’ouvre sur les plateaux hébergeant des ilets de quelques maisons, des cascades et toujours de la verdure à profusion.

Fin de la descente, après 5km nous sommes arrivés au bord du torrent, la Rivière des Galets, bien nommée avec des galets et rocs polis immenses qui parsèment le lit en créant de petites cascades.

Gué à la Rivière des Galets

Une pause fraicheur agréable au bord de l’eau après toutes ces descentes, escaliers et marche à travers des bois sinistres. Il ne reste plus qu’un kilomètre à parcourir environ pour arriver au gîte des Trois Couleurs de Marla.
Malheureusement en passant sur les rochers, je glisse et j’ai la cheville ouverte ; pansements, désinfectants, la rivière des Galets se teinte de route ! Heureusement il n’y a pas de piranhas…

Clopin-clopant -surtout moi- on atteint le village de Marla qui en fait est très étendu car les maisons sont dispersées.

Le soir tombe ; comme on n’arrive pas à trouver notre destination, au gite des Trois Couleurs à l’écart du sentier, le propriétaire vient gentiment à notre rencontre.

Habitations à Marla.

Comme notre stock de pansement est limité, il ira même aimablement faire le tour de ses voisins pour nous dépanner !
Enfin il fait nuit sur Mafate, et après un repas autour du poêle (Si, si, il fait froid en altitude même sous les tropiques ! ), on verra demain…

Une journée spéciale

Le lendemain, dans un ciel bleu azur uniforme, le soleil brille ; je ne peux pas en dire autant…Après avoir appelé l’assistance voyage, vu mon état où j’ai du mal à marcher, il est impensable de continuer ou de remonter tout le chemin parcouru.

Donc j’ai gagné une évacuation en hélicoptère par le secours en montagne vers l’hôpital de St Denis…
En attendant le départ, le panorama est sublime depuis le gite des Trois Couleurs…

Panorama depuis le gite des Trois Couleurs.

…sur le cirque, cerné par les remparts et les sommets du Piton des Neiges et du Grand Bénarre qui flirtent avec les 3000m !

Il y a une piste à côté du gite pour se poser, grande comme un mouchoir ! Voyage en hélico avec la gendarmerie du secours en montagne qui semble avoir l’habitude…Atterrissage sur le toit de l’hôpital de St Denis et prise en charge très professionnelle !

Hélico en vue !

La journée sera mouvementée : l’épisode « Urgences à La Réunion » se déroule au CHU de St Denis, piqures, points de sutures et traitement pour 15 jours, le temps de retourner en métropole.
Laurence et Florent qui sont restés au gite devront sortir du cirque aussi par hélicoptère, puis taxi et l’on se rejoint à l’aéroport pour louer une 2e voiture, car la 1ere est restée au parking du col…Suivez !
Une fois notre voiture récupérée au parking du col, on retourne rendre la 2e voiture…
Fin de l’aventure Mafate ! Ouf…

Et maintenant direction côte et plage pour se relaxer de ces aventures à St Pierre au sud de l’île !