1. L’Islande en hiver : PARIS – REYKJAVIK

Petit matin pluvieux sur Paris, après une séance de course relais entre les comptoirs et couloirs, les travées et tunnels de Roissy, nous voici enfin au terminal : prêts à embarquer pour notre destination finale : l’Islande en hiver.

Il faut dire que ça n’est pas la première fois que nous voyageons en Islande : il y a quelques années, nous avons déjà fait en été le tour, au propre et au figuré de « l’ile de glace » ; parce que la plupart des agglomérations se trouvent le long de la côte, desservies par une seule et unique route nationale, la n°1, et encore…route pas toujours entièrement goudronnée.
Nous avons donc déjà effectué un périple depuis la capitale, Reykjavik, vers le Nord Est par le Snaefell -Montagne chère à Jules Verne puisqu’il y situe l’entrée du “Voyage au centre de la terre”. Le circuit a ensuite longé la côte Nord zigzagant le long des fjords jusque sous le cercle polaire et ses baleines, pour redescendre à l’Est par la côte découpée, pour revenir à Reykjavik en longeant le rivage Sud, le long de l’océan Atlantique Nord, pour boucler la boucle.

Cette fois ci, nous retournons voir l’Islande sous des jours plus blancs et plus froids, s’il ne fait pas très chaud en été, il ne fait pas très froid en hiver dans les zones habitées le long de la mer, grâce à une branche du Gulf Stream qui réchauffe la côte Sud ; par contre le centre de l’ile – les Highlands-, est impraticable par les pistes sauf à des véhicules spéciaux, à cause des températures et de l’enneigement. Qu’allons-nous trouver en arrivant : une terre blanche sous les neiges hivernales comme le Groenland ? Les vues des webcams de la côte nord semblaient polaires…

Départ

Logo Icelandair

Ça y est : le Boeing 737 aux couleurs d’Icelandair, logo orange sur fond bleu foncé, a chargé son lot de passager et de fret, puis décolle de Roissy sous le ciel maussade et plombé de nuages.

Ciel vu d’en haut

Encore trois heures et demie et nous descendrons sur l’ile de glace et de feu, entre océan Atlantique Nord et océan Glacial Arctique, rien que l’évocation des noms fait frissonner ; il suffit de rajouter “juste sous le cercle polaire” et on va éternuer !

Un pied en Amérique, l’autre en Europe, l’Islande se situe juste sur la fracture entre ces plaques tectoniques, avec en plus la spécificité unique d’être en même temps sur un point chaud, c’est-à-dire une remontée de magma qui alimente pas moins de 150 volcans actifs, certains sous 1000 m de glace ! Un rift à ciel ouvert, comme disent les géologues, avec la plus puissante chute d’eau en Europe et du plus grand glacier, ou presque ! Tout un programme de superlatifs…

Terre, feu et glace

Déjà l’avion plonge vers le sol qui émerge rapidement entre nuages au soleil couchant et l’océan, un sol volcanique de désolation fait de laves brunes craquelées avec peu de végétation, et où émergent au loin des volutes de vapeurs sur des lacs, premiers signes visibles de manifestations géothermiques dues à l’activité volcanique perpétuelle qui a formé l’ile et continue régulièrement de l’agiter.

Une fois débarqué de l’avion, récupération de la voiture : un SUV Qashqai qui contient tout juste nos 4 sacs de voyages bondés, et échange de nos euros contre une flopée de couronnes islandaises.

Blue lagoon

Bassin au Blue Lagoon

Direction Reykjavik via un crochet par le Blue Lagoon : c’est un centre de Thalasso à l’eau turquoise chargée de silicates blancs et qui profite d’une nappe  d’eau chaude fossile pompée par une usine, qui en extrait la diatomite : pas de panique, c’est une micro algue qui est utilisée dans les filtres en chimie. L’eau est à 39° hiver comme été !

Coucher de soleil sur le Blue Lagoon

Nous avons prévu d’y faire trempette à la fin du séjour, mais je veux y faire des photos au soleil bas de l’hiver pour profiter des “golden hours” aux tons dorés et aussi vérifier les horaires d’ouverture pour ne pas se louper au retour…

Le Blue Lagoon est entouré de bassins de lave noire à l’eau bleue, teintée par des micro algues qui se développent à la chaleur et donnent la teinte bleutée ; au bord, des dépôts de silice blanche qui se dépose au bord des bassins, tranchant sur le basalte anthracite. L’ensemble est illuminé par le soleil couchant, bas sur l’horizon durant la période hivernale.

Baignade au Blue Lagoon, l’usine en arriére plan

Enfin un coup d’œil en passant sur les bassins publics en plein air depuis l’extérieur : il n’y a pas foule comme en été, tout au plus quelques dizaines de personnes en cette fin de journée ! Au loin l’usine fume comme les bassins avoisinants, entourée de quelques montagnes peu élevées, pas de trace de neige pour l’instant !

Lave et mousses

Le paysage environnant est presque extra terrestre : un désert de laves rougeâtres quasi martiennes parfois recouvertes de mousses d’un gris-vert indescriptible, qui ferait douter de leur origine terrestre.

Limousine au Blue Lagoon

Retour à la voiture : non pas celle là ! Apparemment c’est un “Hummer” modifié en limousine pour des hôtes de marque, chinois ou célébrités – qui sait ?- avec même une bulle en plexiglas pour observer l’extérieur sans sortir de la voiture…bref pas du tout notre style, c’est plutôt le contraire : s’arrêter pour un rien, sortir, s’extasier et…photographier, bien sûr !

A REYKJAVIK

Cette fois ci, direction vers Reykjavik, la “baie des fumées”, c’est ainsi que l’auraient nommé les vikings en débarquant, au vu des vapeurs des sources chaudes sur le site de la future capitale islandaise. Une cinquantaine de kilomètres vite avalés sur une voie rapide, à traverser les champs de lave, longer les petits maisons et villages le long de la côte, puis c’est la banlieue de Reykjavik avec son agglomération qui concentre les deux tiers de la population islandaise avec près de 220 000 habitants.

Maisons de Reykjavik

C’est une ville moderne de petits immeubles et maisons, à l’organisation à l’américaine avec des rues géométriques et qui s’est construite sur une colline et des ilots avoisinants peu à peu agglomérés en une métropole.

Maison de Reykjavik

Les maisons sont très colorées pour contrer la morosité des longs jours d’hiver gris et courts. Il y en a de toutes les couleurs, du vert pomme au noir profond en passant par le bleu canard et rouge carmin.

Hallgrimskirkja

L’église de la Hallgrimskirkja occupe le sommet de la colline et domine l’agglomération : où qu’on soit il suffit de lever les yeux pour se repérer. Cet édifice est très moderne, avec une façade en forme d’orgues basaltiques au milieu d’une grande place qu’elle partage avec la statue de Leif Erikson qui aurait découvert le continent américain bien avant Christophe Colomb en passant par la route du Groenland.

Hallgrimskirkja avec la statue de Leif Erikson au crépuscule

Quand à nous, notre guesthouse se trouve dans une rue donnant sur l’église, c’est d’autant plus facile à trouver et se guider. Le temps de s’y poser et nous voilà repartis dans les rues à la recherche d’un restaurant ; les petites maisons colorées sans volets sont déjà éclairées à travers les seuls rideaux qui obscurcissent les fenêtres.
Oui il n’y a pas de volets dans les maisons nordiques pour ne pas se priver de la faible luminosité en hiver, juste des rideaux occultant plus ou moins ; il faut s’y faire…surtout en été quand le soleil ne se couche pratiquement pas !

Hallgrimskirkja la nuit

Il n’est pas très tard mais le repas du soir se fait tôt dans les pays nordiques mais il y a plus que le choix dans Laugavegur, la grand’ rue commerçante de Reykjavik, avec des restaurants de toutes sortes, classiques, pizzérias ou nordiques, même thaï ! Au retour la nuit est complètement tombée et l’église resplendit, illuminée en orange chaud de l’intérieur et froidement à l’extérieur par des projecteurs bleutés, sur qui veille la statue de bronze vert.

Mais il est tard M’sieur, faut qu’je rentre…
…chez moi ?
En tous cas on s’y sent bien !
Demain : ballade dans Reykjavik et en route vers le triangle d’or…glacé !

Bassins au Blue Lagoon

Suite : 2.Le triangle d’or

2. L’Islande en hiver : le triangle d’or

 Réveil à Reykjavik :

Ce matin s’annonce avec un ciel bleu légèrement couvert sur les maisons de la capitale islandaise. De la fenêtre de notre guesthouse, la vue porte sur une maisonnette colorée aux tons de rouge brique, bleu canard et gris perle, une porte bleu roi, les embrasures soulignées de blanc…Couleurs typiques des maisons ici, probablement pour éclairer la grisaille des longs jours interminables de l’hiver, faiblement éclairés pendant des mois, à l’opposé des jours sans fin au soleil de minuit en été.

Après le déjeuner  à la guesthouse, promenade en ville depuis le sommet jusqu’au bas de la ville au lac Tjörnin en passant par le « drakkar » et l’artère principale de Reykjavik. L’église monte frileusement la garde au milieu des pelouses givrées et le soleil brille timidement derrière la flèche principale quoiqu’il soit déjà 11h !

Balade dans Reykjavik

Rues de Reykjavik

D’une rue à l’autre, aux noms quasi imprononçables comme « Skolavördurstgur » ou « Frakkastigur », on déambule dans le dédale des maisons colorées aux tons criards : une maisonnette vert pomme à côté d’une autre couleur orange pastel, au plus sage association pastels du gris perle et orange pêche, en passant par un beau bleu roi avec des embrasures blanches, jusqu’au bleu canard bien tranché, ça « pique » aux yeux comme diraient les d’jeuns !!! Les tons sombres sont rares mais il y a du beige, marron voir même noir comme une entreprise de pompes funèbres…

C’est une maison bleue…

Tout doucement nous descendons vers la baie de Reykjavik qui a bien dû changer depuis le débarquement des vikings, bordée  par une large avenue longeant des immeubles modernes en verre et acier et des pelouses. Pas beaucoup de circulation dans les rues, ni même sur l’artère du bord de mer, on traverse sans difficultés.

Le voyageur solaire :

Première étape, cette sculpture moderne en acier poli, plantée sur un promontoire de pavés de basalte noir, est appelée par son auteur « Le voyageur solaire » ; contrairement à ce qu’on penserait de prime abord, elle n’a aucun rapport avec les drakkars, vaisseaux des Vikings…

Le voyageur solaire

Il y a déjà un peu de monde et quelques photographes sont déjà à l’œuvre, car c’est un sujet idéal qui se découpe sur la baie et les montagnes alentour, avec l’éclairage doré du soleil hivernal  bas sur l’horizon. A mon tour, je shoote la bête en tournant autour pour trouver le meilleur rendu, ainsi que la baie à l’eau calme avec les montagnes enneigées à l’horizon sous les nuages épars.

Les rues de Reykjavik :

Retour en grimpant à présent depuis le bord de mer vers Laugavegur, l’artère commerçante aux multiples boutiques de souvenirs, d’habillement et pourvue en bars et restaurants où nous avons mangé hier soir.

Boulangerie islandaise

Surprise avec la devanture de cette  boulangerie aux multiples pains alléchants : on se croirait revenu en France; surprise à moitié car il existe en Islande une variété de pains et de très bons, pour un français à l’étranger, c’est assez rare pour être apprécié et signalé ! De plus bien souvent dans les gites ou guesthouses, le pain est fait maison et très bon, même s’il a une couleur marron ou carrément noir, c’est à déguster…

Laugavegur, la grande rue qui descend vers le lac

De fil en aiguille, de maison en magasin, d’immeuble en pâté de maisons nous atteignons le bas de Reykjvik : d’un côté le grand bâtiment moderne au bord de l’eau, la Harpa qui est un centre de congrès et de spectacles , aux parois en panneaux de verre.

De l’autre côté où nous obliquons, vers le lac Tjörnin (« la mare ») pour passer devant l’Office du tourisme, maison basse et noire au ras de la rue,  puis le restaurant Homarhusid, la « maison du homard » ( s’il est besoin de traduire) encore un assemblage de façades multicolores, un carrefour avec une maison au clocheton à bulbe pour arriver en bordure du lac.

Le lac Tjörnin :

à l’exception d’une petite zone maintenue liquide…

C’est une oasis de verdure autour d’une vaste étendue d’eau, havre de nombreuses espèces d’oiseaux : canards, cygnes, oies et autres ; on recense près d’une cinquantaine d’espèces ici à cause de sa proximité avec l’Arctique, c’est même devenu une zone protégée et le but de promenade des familles islandaises et des touristes. On y trouve sur ses bords aussi bien la mairie (City Hall) , théâtres et musées, que des résidences officielles et une église, et ses berges sont très cotées pour l’habitation. Ici encore plus qu’ailleurs tout respire le calme et la quiétude.

Mais surprise : comme c’est l’hiver toute la surface est couverte de glace, à l’exception d’une petite zone maintenue liquide pour que les oiseaux barbotent et s’abreuvent. Des familles et des enfants nourrissent les volatiles qui atterrissent plus ou moins comiquement sur la glace, et où des promeneurs s’aventurent sur la surface gelée.

On a marché sur le lac :

On a marché sur le lac…

Il ne faut pas longtemps pour nous aventurer à pas hésitants sur la surface gelée ; si, si ça glisse ! Mais en trainant des pieds façon ski de fond, on arrive à avancer bon gré mal gré jusqu’à un ilot central d’où on a une vue panoramique à 360° tout autour du lac. Incroyable !

Panorama du lac Tjörnin 

Cliquer sur l’image ci-dessus
ou ICI pour voir le panoramique interactif
depuis l’îlot du lac Tjörnin.

Utiliser cliquer-glisser pour se déplacer avec la souris
Zoomer avec la roulette pour grossir
Ou les boutons de contrôle en bas de l’écran

Habituellement cet ilot émerge au milieu des eaux comme nous l’avons vu il y a quelques années en été, c’est une impression bizarre de franchir toute cette distance sur la surface prise par la glace, bien qu’il ne fasse pas un froid polaire avec le thermomètre à peine en dessous de 0°C…

La Fríkirkjan í Reykjavík est une église indépendante

Retour sur la terre ferme à présent, sous le regard moqueur des canards et cygnes, une feuille d’arbre est figée, emprisonnée sous la glace, on regagne la rive du lac avec  sa petite église qui sert pour les cultes libres. En empruntant les rues adjacentes pour varier l’itinéraire, on croise d’autres maisons originales – à notre goût ? –
Façade vert olive ou flanquée d’une tour à clocheton, ailleurs une construction moderne d’architecte, cubique en bois aux grandes baies vitrées.

Maison à clocheton

Après avoir descendu depuis les hauts de la colline jusqu’au lac Tjörnin  en bas de Reykjavik, il faut logiquement remonter à travers les rues calmes de la capitale par ce froid matin de février, on retrouve notre voiture pour le départ vers le triangle d’or.

Quelques courses en passant au Kringlan, le grand centre commercial de Reykjavik. Ça n’est pas immense, mais quand même avec plusieurs étages, plusieurs super marchés comme un Bonus (marque très connue en Europe du Nord), des magasins de vêtements, de nourriture et surtout une boutique Vodaphone (pub gratuite !) pour acheter une puce SIM pour pouvoir téléphoner et utiliser la 3G lors de notre périple.

Et l’aventure commence ici…

On quitte à présent Reykjavik vers l’est en direction du Triangle d’Or : c’est ainsi qu’on désigne ici les trois sites touristiques les plus fréquentés d’Islande : Þingvellir, la chute de Gullfoss et la zone géothermique de Geysir, et son fameux geyser…

Montagnes autour de Reykjavik

Les montagnes tabulaires cernant la ville au nord sont typiques de l’érosion glaciaire qui les a rabotées quasi uniformément à plat ; elles sont couvertes de neiges sur leur partie haute ainsi que dans les ravines verticales, comme un glaçage de gâteau, alors qu’en plaine en bord de mer il n’y a pas trace de neige.

Sur la route 36

Pourtant après quelques kilomètres, dès que la route monte un peu en altitude et s’éloigne de la mer, le froid prend le dessus et la campagne se couvre de blanc, neige et glace, et le thermomètre descend. Le paysage a complètement changé en quelques kilomètres depuis Reykjavik et s’est transformé en paysage d’hiver blanc et glacé, brillant sous le soleil.

La route 36 que nous empruntons contourne le lac Thingvellavatn, le plus vaste du pays, jusqu’au site de Þingvellir (Thingvellir prononcez pingvetlir…).
C’est un haut lieu historique pour les islandais car c’est là que ce sont tenus les premiers parlements depuis le Xe siècle, où se débattaient les questions de loi, jugements… On a même à l’époque parait-il détourné une rivière, l’Oxara, pour alimenter le site, devenu de nos jour un parc naturel.

THINGVELLIR : entre Amérique et Europe

Thingvellir

A l’arrivée, on y trouve un centre d’informations puis le chemin  descend entre deux falaises et là on se trouve dans le rift ,à cheval entre deux continents ou du moins entre les plaques tectoniques américaine et européenne, dans la zone parcourue de failles où elles se rejoignent.

Église et maisons à Thingvellir

La plaine en contrebas est arrosée par la rivière Oxara qui se jette dans le lac Thingvellavatn tout proche. Une petite église blanche et son cimetière, ainsi qu’un bâtiment constitué de  quelques maisonnettes en font un paysage de carte postale colorée.
Les montagnes avoisinantes sont couronnées de blanc, la plaine elle-même est zébrée de failles inondées par l’eau du sous sol, eau très pure et bleutée qui permet de distinguer le fond à plusieurs mètres ! Des plongées y sont même organisées, entre Amérique et Europe, mais nous ne sommes pas, comment dire…chauds ?

GEYSIR le mal nommé

Reprise du trajet dans le Triangle d’Or pour la deuxième merveille, peut être la plus connue puisqu’il s’agit du champ géothermique de Geysir (« celui qui jaillit » en islandais) avec ses sources et jaillissements d’eau chaude, de vapeurs et le fameux geyser éponyme de Geysir.
Mais en fait c’est un autre geyser nommé Strokkur qui fait le spectacle, Geysir ayant été bouché par un tremblement de terre en l’an 2000.

Super jeep et super Laurence à Geysir

Il est assez tôt ou bien les touristes sont moins nombreux en hiver mais le site et relativement calme ; sur le parking un convoi de super jeeps stationne, imposantes avec leur pneus surdimensionnés et leur hauteur ! Par contre le site n’a quasiment aucune différence avec le Geysir que nous avons connu en été, à part l’affluence..Le geyser jaillit toujours assez régulièrement toutes les 8-10mn sauf raté…

Sources chaudes

Le site se trouve de l’autre côté de la route, on s’en doute à voir les fumées  et la vapeur qui s’élève du sol, ainsi que le ruisseau issu du jaillissement qui borde le chemin : attention, l’eau y est très chaude !

Geyser au repos…

C’est là : une bouche arrondie dans le sol contient une vasque emplie d’eau bleue qui frémit, se soulève légèrement, redescend, et ainsi de suite pendant un dizaine de minute, puis une bulle d’eau se gonfle,…

Geyser en formation

…gonfle et monte et éclate en un panache de vapeur…

…jusqu’à une dizaine de mètres !

Ça y est le show est fini et il faut à nouveau attendre ; quelquefois la bulle retombe comme un pétard mouillé, d’autres fois le geyser se fait tirer l’oreille pendant plus de vingt minutes, mais le spectacle est toujours là, et ce depuis plus de dix mille ans parait-il…

Vasque bleue fumante

Autour de la star geyser il y a un peu plus haut -j’allais écrire « eau »- une superbe vasque bleutée d’azur, une mare qui fait penser à une « lavogne » mais bouillante, un bébé Geyser “littli geysir” ainsi que de nombreuses sources de vapeur tout au long du sentier d’accès jusqu’au parking et au camping.

Le geyser Strokkur

GULLFOSS, la cascade figée

Troisième étape de cette quadrature du triangle d’or, la cascade de Gullfoss, à presque un jet de pierre puisqu’ils sont distants de moins d’une dizaine de kilomètres, juste le temps de remonter en voiture et nous sommes arrivés ! Comme c’est l’hiver, qui plus est en fin de journée presque personne sur le parking mais on entend d’ici le bruit et on ressent l’humidité de la cascade.

La cascade de Gullfoss vue d’en haut

Il faut descendre une longue volée de marches d’un escalier en bois pour accéder à la gorge où tombe la rivière en deux ressauts qu’on aperçoit depuis le belvédère.
La rivière est à moitié gelée et la vapeur d’eau s’est figée en concrétions de glaces aux alentours, comme dans une grotte.

Gullfoss gelée

Il y a un chemin qui descend au bord des cascades, nous l’avons emprunté en été, mais aujourd’hui il est verglacé et  transformé en patinoire et accessoirement barré ! Qu’à cela ne tienne, nous descendons en se cramponnant le long de la clôture du chemin , mais du côté extérieur, parfois sans beaucoup de place pour poser les pieds.
Finalement on parvient à nos fins et aussi au bord de la cascade où l’eau s’écoule encore. Beaucoup de photos plus tard, en pose longue, rapide, d’une cascade et de l’autre, on ne s’en lasse pas avec une si belle lumière crépusculaire.

Coucher de soleil à Gullfoss – sentier périlleux sur la droite !

Comme c’est la fin du jour, la luminosité est faible et le ciel s’embrase en illuminant la rive opposée et les volutes de vapeur d’eau qui montent des chutes et du canyon creusé par l’eau au cours des millénaires. Il y a d’ailleurs une anecdote où il était question de construire un barrage sur cette rivière spectaculaire et la fille des propriétaires du terrain ayant menacé de se jeter dans la gorge, le projet a été annulé. Tant mieux car il aurait été dommage de gâcher un tel site, malgré que la « barragite » fasse des dégâts ailleurs dans le pays, en inondant des vallées entières qui sont des réserves écologiques…

Concrétions de glace à Gullfoss

Retour par le même chemin mais en montant ça semble moins difficile, sauf l’escalier qu’on peine à gravir, un petit détour pour un dernier coup d’œil au belvédère et on se dirige à travers la campagne et les villages assoupis vers notre première étape islandaise dans un petit hôtel de campagne, l’hôtel Hekla à Brjánsstaðir (j’adore ces noms islandais imprononçables …).

Le temps de se restaurer, il faut être prêt tôt demain matin car nous avons rendez-vous avec un guide pour une expédition en SuperJeep à l’intérieur des terres vers le Landmannalaugar, donc on se prépare déjà…Les jours sont courts ici mais nos journées sont longues !

Précédent : 1.PARIS – REYKJAVIK

Suite : 3. Expédition Landmannalaugar