Il fait plus froid dans cette partie du sud, les petites rivières sont gelées avec une couche de glace et toute la campagne semble figée dans l’immobilité sans âme qui vive.
Stjórnarfoss
Encore une cascade, l’Islande le pays des cascades, en compte plusieurs centaines ; la plus grande, Glymur, qui atteint presque 200m de haut et Dettifoss, la plus puissante d’Europe avec 200m3 par seconde ! Tellement impressionnante qu’elle apparait dans le film Prométheus au début…
Mais celle de Stjórnarfoss est originale car elle s’écoule sur une énorme pierre ronde et de plus elle est quasi gelée ce jour, tant les écoulements que le bassin de réception. Un peu d’eau bleue est encore libre mais s’écoule sous la glace en une rivière gelée à perte de vue.
Kirkjugolf
Plus loin le site de Kirkjugolf a laissé les gens perplexes dans le passé ; il se présente comme un immense dallage hexagonal au milieu de la prairie avec des piliers. En fait, il s’agit de sections de colonnes de laves hexagonales comme des tuyaux d’orgues basaltique qui ont été érodées et polies par les glaciers.
Le long de la route, un site photogénique plein de petites cascades nous stoppe pour un moment ; le temps de faire quelques prises en pause longue avec la rivière aux coulées blanches, qui se profile entre les rochers et dans la brume accrochée aux falaises.
La route toujours monotone et droite nous amène à notre rendez-vous pour une visite d’une grotte un peu particulière.
Voyage au centre de la glace
Nous avons rendez-vous avec un groupe pour visiter un grotte de glace sous un des glaciers qui peuplent l’Islande. Depuis le 4×4 qui nous véhicule jusqu’à la grotte, la piste offre des aperçus sur des langues glaciaires s’étalant entre les montagnes, jusqu’à arriver au porche de la grotte, au pied de la langue glaciaire, d’où s’écoule un torrent.
De là on descend à l’intérieur du tunnel et il nous faut traverser le torrent sur un canot et des cordes pour gagner le sol de la grotte.
Un spectacle d’azur nous accueille, la glace de la grotte est bleutée et blanche, veinée de noir par endroits : ce sont des couches de cendre volcanique emprisonnées entre celles de neige au fil des années.
La glace ici a environ mille ans nous indique la guide.
Ambiance particulière, éclairage particulier tout au long de ce parcours sous-glacier avec des couleurs gris-bleues et des cheminées ouvertes dans la glace comme des puits de lumière, la surface érodée et polie de la grotte joue avec la lumière.
On a du mal à réaliser qu’on se trouve sous des dizaines de mètres et des milliers de tonnes de glace tant l’atmosphère est captivante et le spectacle saisissant. On ne sait où donner …de l’appareil photo !
Nous ressortons de la grotte au soleil couchant ; le retour s’effectue à travers une plaine de cailloux, probablement le lit ancien abandonné par le recul du glacier.
Restons de glace… en nous dirigeant vers un autre haut lieu touristique islandais…
Jökulsárlón : un lagon glaciaire
Jökulsárlón est un lagon glaciaire en bordure du parc national de Vatnajökull, entre mer et glacier. Formé en 1934 par le recul du glacier, la surface a quadruplé depuis les années 1970 de part le recul du glacier.
Ses eaux bleues et calmes sont parcourues d’icebergs de glace millénaire, détachés du glacier Breiðamerkurjökull issu du glacier plus grand, le Vatnajökull, l’un des plus grands glaciers d’Europe.
Rempli d’eau saumâtre, il est peuplé de phoques, plus présents en hiver chassant les poissons, et de nombreux oiseaux, canards et quelques pingouins…et des touristes car il est encore à côté de la RN1 !
La lagune s’écoule par un chenal vers l’océan Atlantique nord, laissant dériver des morceaux de glace bleutés veinés de noir qui s’échouent sur la plage de sable noir.
On peut même naviguer sur le lagon glaciaire avec des véhicules amphibies (et un gilet de sauvetage !), ce site iconique ayant servi de décor dans plusieurs films comme James Bond, Lara Croft ou des clips musicaux.
Cliquer sur l’image pour voir un panorama interactif sur le lagon de Jökulsárlón
ou sur ce lien ICI.
Le lagon s’écoulant à l’océan par un chenal, il ne faut surtout pas manquer le spectacle des icebergs vêlés issus du lagon qui sont rejetés à la mer et échoués sur la plage. Contraste saisissant de ces blocs de glace bleus et blancs sur le sable fin de basalte noir.
Blocs énormes ou petits morceaux éparpillés, les couleurs et reflets sont éclatants même sous la faible lumière hivernale.
Le soleil est à présent couché sur l’horizon et il nous faut regagner notre chalet de Hobbits, salués par les phoques du lagon…
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