Un autre monde : Du Nord au Sud

Bien reposés dans des grands lits sous la traditionnelle couette en Islande, ça nous change des lits superposés et des sacs de couchage de la veille au refuge de Dreki dans l’Askja.
Petit déjeuner copieux avec une table couverte de produits maison : confitures, pain, et encore de la truite fumée (je ne m’en lasse pas !), et c’est repu qu’on abandonne presque à regret, la guesthouse Trod North à Laugar, non sans avoir jeté un coup d’œil à sa source chaude particulière qui alimente la piscine, et aux fleurs variées dans le jardin, fierté de la propriétaire.

la guesthouse de Trod North
La guesthouse Trod North

Il nous faut repasser par Godafoss pour accéder à la piste Sprengisandur, et nous en profitons pour jeter un œil à la cascade de Geitafoss, qu’on situe en amont de son ainée, et qu’on distingue de loin depuis la route de Myvatn.

Cascade de Geitafoss

Geitafoss est une autre chute modeste visible depuis la passerelle piétonne qui enjambe la rivière : quelques mètres de haut, deux sauts sur les côtés qui se rassemblent en écumant dans le lit en contrebas. Au-delà le pont routier enjambe élégamment l’eau verte de la Skjálfandafljót qui alimente ces deux cascades.

Le pont routier sur la Skjálfandafljót

La route 842 que nous empruntons d’abord doit nous mener à la fameuse et redoutée piste F26 ou Sprengisandur. Elle part depuis le RN1 non loin de là, remontant le cours du fleuve qui alimente Godafoss, dans une verte vallée aux fermes disséminées ça et là.
Pas mal de moutons sur la route, qui y restent stoïquement presque jusqu’au dernier moment pour s’échapper dans les prairies en contrebas.

quelques moutons sur la route…

Ici c’est une zone agricole avec les vastes pâtures arrosées par la rivière ainsi que des élevages de chevaux islandais, race particulière avec ses cinq allures de marche et leur silhouette caractéristique auquel les islandais sont farouchement attachés.
Dans un champ, des dizaines de chevaux paissent et malgré les barbelés, s’éloignent doucement quant on s’approche, ils gardent leur caractère sauvage et méfiant !

Chevaux islandais dans la vallée

Dans un paysage de vallée glaciaire encaissée, des pâturages, des fermes et au milieu coule une rivière…
De belles linaigrettes blanches et vaporeuses poussent dans les zones humides, qui ne manquent pas parmi les paysages que traverse la route.

Linaigrettes blanches et vaporeuses

Un petit bois de bouleaux nains et de saules boréals, aux troncs maigres et tortueux a poussé ici, comme incongru. En effet, les arbres et à plus forte raisons les forêts, sont rares en Islande car ils ont été quasi exterminés par les premiers habitants de l’ile et leur croissance est lente. Néanmoins des tentatives de reboisement variées sont en cours dans diverses régions.
Vous connaissez le proverbe islandais :

« Si tu es perdu dans la forêt ? Lève-toi ! »

Un petit bois de bouleaux nains et de saules boréals

Toujours des moutons sur la route, une brebis et son agneau qui tète à grands coups de tête, moutons blancs, moutons noirs, ou panachés il y en a de toutes sortes, bloqués par les barrières à bétail sur les routes, zones faites de barres métalliques rondes espacées au sol pour les empêcher de migrer d’une zone à l’autre.

Un petit pont franchit enfin la rivière Skjálfandafljót puis la piste commence à grimper, les panneaux informatifs, comme à chaque entrée de piste, font leur apparition : la F26 n’est pas loin ! En rien de temps on arrive sur un plateau avec le classique parking-toilettes : la cascade d’Aldeyjarfoss n’est pas loin !

Aldeyjarfoss

En effet on l’entend d’ici et il faut descendre un sentier tortueux pour arriver aux chutes ; en chemin, de belles échappées sur le cours encaissé de la Skjálfandafljót avec des rapides écumeux dans l’eau gris acier face à une falaise noire.

Le cours encaissé de la Skjálfandafljót

On y est : haute d’une vingtaine de mètres, la chute jaillit d’une gorge depuis un plateau pour s’épancher dans un vaste bassin entouré de colonnes d’orgues basaltiques  sombres qui contrastent d’autant mieux avec l’écume blanche de la chute.

La chute d’ Aldeyjarfoss

Comme prédit par nos hôtes de Laugar, elle est magnifique et bien moins fréquentée qu’en aval à Godafoss, à tort car le spectacle est plus impressionnant et plus tumultueux qu’à Godafoss ; si vous passez par là, vous savez ce qui vous reste à faire !

Aldeyjarfoss au ralenti

Les rangs d’orgues basaltiques sont tantôt réguliers et verticaux, tantôt en gerbes arrondies ou désordonnées, preuve de l’activité intense qui a dû avoir lieu lors de l’éruption, des couches successives s’empilent même comme des voutes.

La piste F26 ou Sprengisandur

La piste F26, appelée aussi Sprengisandur par les locaux, est l’autre piste traversant l’île dans le sens nord-sud, mais les islandais préféraient la Kjöllur, (que nous avons emprunté le 1er jour), car la Sprengisandur jouissait d’une mauvaise réputation. Mauvaise réputation due aux elfes, trolls et fantômes des légendes, mais surtout aux hors la loi réfugiés ici à cause de l’isolement. C’est aussi le manque de pâtures pour les chevaux lors des haltes qui a donné le nom de Sprengisandur, « étendues de sable épuisante ».

Le pont marque le début de la piste qui débute dans un paysage de sables foncés, avec des touffes de végétation éparses de plus en plus rares, une autre cascade, Hradnabjargsfoss, se situe un peu plus loin.
La piste monte toujours, curieusement en suivant la ligne de crête reliant touts les points hauts, les uns après les autres.
Depuis la cascade, nous avons monté en quelques kilomètres de 300m d’altitude, et dès qu’on approche les 600-700m, la brume est présente pour se transformer en pluie, voir en grésil et neige fondue au gré de l’altitude !

Brume qui laisse parfois entrevoir à perte de vue des paysages désertiques et moutonnés de rochers et cailloux, semblables à l’Odadahraun près d’Askja, qu’on a parcouru les jours précédents. 
La conduite est difficile, non pas par l’état de la route, mais à cause de la visibilité réduite par endroits, tout en croisant aussi de drôles d’engins, comme ce camion de raid orange venu d’Allemagne.

Rencontre sur la F26

Toujours et encore des étendues de cailloux, la végétation se raréfie, seule touche de couleur, les poteaux jaunes qui balisent le bord de la piste comme partout ici. Cailloux de tailles variées, du gravillon au roc, en passant par des tailles comme un noix, une pêche ou noix de coco, voir énormes parfois !

Cailloux de toutes tailles…

La végétation devient rampante, azalées ou thym arctique, comme pour mieux se protéger du froid hivernal.
Toujours circulant sur les cimes, ce qui devrait garantir une belle vue en temps normal, ne dévoile que la désolation proche, agrémentée de plaques de neige dans les contrebas ; enfin un gué se présente, plutôt une grande flaque provenant de la fonte de neige plus loin.

Paysage lunaire ou martien, où la route se déroule jusqu’à l’horizon proche, quelques grosses super jeeps nous croisent de temps à autre ; il parait que c’est la piste d’Islande la plus fréquentée, mais ça reste somme toute assez calme ce jour…

Une petite touche de couleur avec des variations dans les laves qui rougissent par ici, ou l’approche d’un cours d’eau qui apporte avec lui un peu d’herbe et de mousse bien verte presque fluorescente sur ses bords.
Un carrefour se présente avec la F881 vers Laugafell, puis une série de petits gués qu’on franchit négligemment…

Mousse presque fluorescente

Une autre rencontre toute aussi originale qu’inattendue : un marcheur qui tire son barda derrière lui sur une remorque mono-roue, plus loin, deux autres marcheurs avancent ici au milieu de nulle part  dans cet environnement hostile : chapeau bas !
Nous sommes à peu près à 50km de la dernière ferme ; quant à la prochaine halte, qui sait ?

« Avec un ciel si bas qu’un canal s’est perdu… » chantait Jacques Brel, ici c’est un lac qui semble perdu au bord de la piste, l’eau ne doit pas être plus chaude que quelques degrés…Le ciel est comme une chape de plomb qui par moments se soulève pour nous dévoiler une chaine de montagnes blanches à l’horizon qui semble inaccessible.

Plafond bas sur la piste

Encore un étang au milieu de la piste, le passage est balisé entre des poteaux jaunes et rouges, c’est un gué original avant le croisement de la piste F752 qui rejoint la région de Skagafjördur, en passant par le refuge de Laugafell et sa source chaude.
Un panneau annonce encore 125km jusqu’à Hrauneyjar, nous avons fait la moitié du trajet en 4h y compris les arrêts photos ! A présent un vaste lac s’étire, c’est le lac de Flordungsvatn en arc de cercle qu’on longe.

Le lac de Flordungsvatn

Puis à nouveau un gué large d’une vingtaine de mètres, il y a des couloirs balisés pour bus et voiture ! Quelle organisation… Une jeep se présente en face, on attend pour voir : peu profond, ce doit être les eaux de fonte du proche glacier de Tungnafellsjökull, j’essaie de traverser à pied sur des cailloux pour prendre des photos de l’autre côté mais impossible, ça sera de l’intérieur du Land Rover !

Gué balisé : du grand luxe !

La route continue dans la sombre perspective du désert de lave, sous le manteau nuageux gris qui se lève et dévoile une bande de montagnes zébrées de neige éclatante ; quel contraste !

De plus, une zone entièrement immaculée à droite ne laisse aucun doute : c’est un glacier, le Höfsjökull à quelques kilomètres de distance à peine, séparé par une interminable plaine pierreuse. De l’autre côté se situe son homologue, le Vatnajökull et le Bardarbunga de plus de 2000m qui a fait parler de lui lors de l’éruption en début d’année lorsqu’une faille s’y est ouverte pour vomir lave et gaz.

Le ciel est tellement bas qu’on dirait que la masse nuageuse va s’écrouler sous peu…Toujours de l’avant vers cette fenêtre étroite sur l’horizon, en doublant à présent un rando-cycliste et croisant le bus « spécial piste » qui assure la liaison jusqu’à Myvatn.

Le ciel va nous tomber sur la tête ?

Rencontres de 3 types :

Au long de la route désertique et désertée , on croise néanmoins de drôles de rencontres : soit des véhicules dignes du Paris-Dakkar, poids lourds suréquipés ou SUV améliorés qui viennent pour se mesurer à l’Islande (et si je pouvais mettre un plus grand “I” à Islande…). Ou de simples individus, un marcheur avec tout son paquetage sur le dos et emmitouflé dans son K-way qui avance dans la brume au rythme de ses bâtons de marche….Ou encore celui qui tire son barda derrière lui sur une remorque à une roue.

Marcheur solitaire

Ils méritent le respect : on est ici à des dizaines de kilomètres de la dernière habitation, la piste est loin d’être plane, on grimpe parfois à plus de 700m avec de la neige fondue ; et il y a les gués à traverser a pied !
Je repense à H. Guillaumet, pionnier de l’aéropostale, qui disait à St Exupéry venu le secourir : “Ce que j’ai fait, aucune bête ne l’aurait fait.”. Ici il n’y a même pas de bêtes…

Nyidalur, la « nouvelle vallée »

Juste avant le refuge de Nyidalur, c’est le croisement avec la F910 qui vient de l’Askja, notre refuge de l’avant-veille ; piste très dure et éprouvante réservée aux super jeeps et fortement déconseillée voire interdite aux 4×4 classiques. Sur certains tronçons la moyenne est de 10km/h, on dit qu’il faut 10 heures pour parcourir les 100km ! Pour nous la question ne s’est pas posée…

Enfin voici le gué tant redouté de Nyidalur ; annoncé comme le plus risqué du parcours, il est recommandé de partir tôt pour le franchir avant que le soleil n’ait trop provoqué de fonte dans les glaciers. En fait, aujourd’hui on ne risque pas de coup de soleil et c’est à peine un ruisselet, un des plus petits qu’on ait vu…On l’a échappé belle !

Les gués, c’est gai !

Les super jeeps des services de secours qui patrouillent là semblent disproportionnées par rapport à la difficulté mais ils sont bien équipés en Islande ; le bus et le SUV devant nous passent sans ralentir ; de l’autre côté attendent un 4×4 et une fourgonnette tirant une remorque, un bouchon sur la piste, un comble !

Gué de Nyidalur, les secours veillent !

Et voici Nyidalur, l’oasis dans le désert de la Sprengisandur, sans les palmiers et le soleil ! Un refuge en bois, quelques bâtiments et pas mal de monde : entre bus et 4×4, il y en a bien une douzaine de véhicules arrivés à ce bout du monde.

Le refuge de Nyidalur

Cette vallée sépare le sud du nord de l’île, but de promenades à faire ou l’ascension du proche sommet. Le refuge comporte un dortoir, chambres et toilettes dans une joyeuse agitation. Au pied du massif de Tungnajell et de son glacier, les pentes sont couvertes de neige ici aussi et l’air est comment dire…vivifiant !

Montagnes zébrées de neige

On ne s’attarde donc pas car il reste pas mal de route à parcourir et notre moyenne n’est pas élevée, non pas qu’on veuille battre des records, mais il y a encore des occasions de visite prévues pour la journée.  A franchir encore plusieurs petits gués de fonte de neige aux alentours, balisés par des piquets pour les plus larges, mais peu profonds.

Le paysage est identique au tronçon nord de la piste, sombre, caillouteux et infini : on n’a aucune idée des distances, sans repères et certains objets semblent ne jamais se rapprocher, comme dans les déserts sahariens (sans les mirages toutefois), et pourtant on avance !

Infinité désertique au long de la F26

Enfin un peu de spectacle qui se présente avec les langues glaciaires du Höfsjökull qui débordent des monts sur la droite, une très large au centre d’une dizaine de km de largeur, encadrée par deux petites sur les côtés, comme une armée blanche prête à déferler sur la plaine.

Quelques voitures, minibus surélevés qu’on croise çà et là au long de la route qui se poursuit imperturbablement dans l’immensité plate et morne avec les gués, flaques et plaques de neige qui viennent rompre la monotonie du trajet.

On the road again…

Quelques montagnes pointent à l’est tandis que le plafond nuageux remonte, donnant une meilleure visibilité sur la plaine de la Thjorsa qui nous sépare du glacier et des ses avancées, la masse de glace est imposante, même à des kilomètres de distance.
Enfin le sud, c’est bon signe ! En effet la Thjorsa est le plus grand cours d’eau d’Islande, fleuve se jetant sur la côte sud dans l’océan Atlantique.

Les langues glaciaires du Höfsjökull

La piste redescend en direction de la plaine mais remonte aussitôt comme à l’accoutumée droit vers un sommet pointu pour replonger vers un gué sur une rivière, aux berges couvertes de végétation fluo qui profite de la courte saison d’été.

Les lacs

A droite, un grand lac aux eaux bleu émeraude, c’est le Kvsilavatn qui s’étire en une série de bassins, tandis qu’un chapelet de volcans coniques se dresse vers l’est ;  ici émerge un ensemble de bâtiments métalliques incongrus en plein désert, peut être des scientifiques.

Enfin un pont enjambe une rivière large et puissante, c’est l’eau provenant du lac Kvsilavatn, et la route s’élargit sur une portion plus carrossable, jalonnée par les traditionnels piquets jaunes entre des buttes dénudées, puis émerge un autre immense lac vert émeraude, c’est le Thorisvatn.
(Vous rappelez-vous que “vatn” siginifie “eau” en islandais ? )

Enfin la civilisation réapparait sous les traits d’une ligne électrique haute tension courant sur une série de pylônes jusqu’à l’horizon et autre signe civilisé, nous roulons sur une route goudronnée avec une ligne blanche ; quel luxe !

Retour à la civilisation…

Après le carrefour avec la route du Fjallabak vers les lacs du Veidivötn, la piste F26 reprend le grade de route 26, nous apprécions le confort du ruban asphalté et son tracé amorti, par rapport aux secousses, lacets, roulis et tangage de la piste.

Halte à Hrauneyjar

La route passe à proximité de la centrale hydro-électrique de Hrauneyjafoss, par un pont au dessus des eaux de rejet de son exutoire, et immédiatement après c’est Hrauneyjar, notre but, enfin !
Hôtel, gite et guesthouse, complexe style « saloon de la dernière chance » du Far West, tel est cet endroit, dernier point de ravitaillement avant le nord ou pour l’exploration du Landmannalaugar tout proche.

Hrauneyjar

Nous y sommes déjà venus en plein hiver et ça avait alors l’air d’une station polaire arctique, avec ses bâtiments bas, la neige accumulée en congères contre ses parois et…sa solitude !  C’est ce qui a un peu motivé notre choix avec son emplacement central dans la région.

Pour l’exploration ce sera demain, pour l’instant installation ici pour deux jours, ça fera du bien de se poser un peu après la plus longue étape du périple, qui plus est sur une des pistes les plus éprouvantes et par mauvais temps, LA Sprengisandur.
Mais comme on veut profiter de la fin de la longue journée d’été, on va faire un tour à la ferme chez les Vikings…

La ferme viking de Stong

Un site d’établissement des Vikings qui a dû être occupé jusque vers 1300, a été retrouvé dans cette vallée, au pied du volcan Hekla.
Celui-ci a est entré en éruption en l’an 1104, dévastant une vingtaine de sites vikings, huit ont été fouillés mais un seul est hors sol, exhumé des cendres du volcan voisin aux éruptions quasi régulières mais sans prémices.

Une ferme médiévale, la ferme viking de Stong, a été reconstituée et reconstruite à l’identique plus bas dans la vallée au bord de la route comme une réplique de celle-ci.
Ici on retrouve les fondations en pierre avec de la tourbe et un toit en bois reconstitué, avec des vestiges d’une étable, d’une forge et église.

A partir de Hrauneyjar, on descend la route 26, puis la 32 et au pied d’une grande descente en lacets on découvre un magnifique panorama sur la vallée de Thjorsadlur avec un vrai décor extra-planétaire de cratères dispersés dans la plaine.

La vallée de Thjorsadlur
Décor extra-planétaire de cratères

Là se trouve la reconstitution de la ferme viking de Stöng, l’original se trouve à gauche, au bout d’une piste en terre de 5km ; c’est là que nous allons…

Du parking, un petit pont franchit un ruisseau et on trouve un bâtiment principal enterré et allongé, avec une petite porte latérale qui ouvre sur un vaste intérieur de 15m sur 5m de large environ. Des murs en pierre recouverts de plaques de tourbe avec un foyer central entre des dalles de pierre. Le pourtour consiste en des banquettes recouvertes de tourbe ; les vikings avaient déjà découvert ses propriétés isolantes !

Des banquettes recouvertes de tourbe

Deux petits appentis, une réserve et des toilettes, déjà…La toiture de protection en bois a été bien sûr reconstruite car détruite par l’éruption. L’ensemble est très grand vu de l’intérieur, comme il est enterré, l’extérieur ne paie pas de mine.

L’intérieur de la ferme viking de Stong

L’oasis dans le désert : Gjain

De là, une piste caillouteuse atteind un plateau pour rejoindre la véritable oasis de verdure et de cascades qu’est le canyon de Gjain, inattendu au milieu d’un paysage de laves austères.
Un sentier descend dans le canyon creusé par les cours d’eau ; plusieurs pontets et sentes aménagés permettent de s’y promener entre grottes, ruisseaux et cascades.
Mais pas de palmiers ici…

L’oasis dans le désert : Gjain

 Beaucoup de verdure qui contraste avec les alentours arides :  saules nains, fleurs, angéliques, dans un décor d’orgues basaltiques figées, l’eau est partout sous nos pieds…
Le clou du spectacle étant les cascades au fond du cirque qui s’écoulent non pas à la verticale mais pour une fois, dévalent le long de pentes inclinées.

Cascades de Gjain

Des cavernes noires béantes hors des tours de lave sombre semblent abriter tous les personnages de la mythologie islandaise et on ne serait pas étonné d’en voir sortir elfes et trolls à la nuit tombée…
Il y a des vestiges de murets à l’entrée, elles ont dû servir de parcage pour les moutons autrefois.

Des cavernes noires béantes

Retour en sens inverse à notre base de Hrauneyjar par la vallée de Thjorsadlur qui abrite Stông et son vaste paysage de monticules à l’aspect lunaire.

La fin d’une longue journée : probablement l’étape la plus longue de notre périple à travers l’Islande avec cette traversée nord-sud par une piste redoutée mais riche de découvertes en lieux insolites, paysages et rencontres.

L’itinéraire du jour de Laugar à Hrauneyjar

Au programme demain : la région géothermique du Landmannalaugar !

Un autre monde : route Nord

Nous sommes à présent au nord de l’Islande, après avoir traversé l’île du sud au nord en partant de la pointe sud-ouest à l’aéroport de Keyflavik et une halte dans les montagnes de Kerlingarfjöll. A travers pistes et déserts, nous avons rejoint la civilisation et la route n°1 pour faire notre seconde halte près de Varmalid, petit village dans les prairies verdoyantes.

Varmalid

Réveil gris à la guest house Steinstadir à Varmalid : sous un ciel de plomb, il bruine lorsque nous partons. Nous cherchons les cascades de Reykjafosss qu’on a localisé à proximité d’ici lors de nos préparatifs, mais au vu du cours calme de la rivière on doute qu’elles soient par ici.
Renseignement pris auprès de la guest house, la jeune fille m’a expliqué qu’elle doit se trouver un peu en aval : il faut tourner au prochain pont à droite, passer la rivière et après une montée prendre une piste à travers champs jusqu’au point de vue.
En suivant les indications on trouve bien les chutes d’eau, au bout d’une marche à travers champs et portails à bien refermer après passage. Elles sont splendides !

Les cascades de Reykjafoss

Les chutes sont étagées en de multiples niveaux par paliers, s’alimentant les uns les autres, on dirait un jeu de construction cubique arrosé…La rivière fait un coude juste avant les chutes et une autre rivière rejoint le bas des cascades dans un canyon.

Les chutes sont étagées en de multiples niveaux

Même s’il pleut et qu’il fait gris, on s’attarde à les photographier sous différents angles ; en effet un ciel nuageux ajoute toujours du relief par rapport à un ciel uniformément et désespérément bleu ; ici on est gâtés…

Les chutes se jettent dans un canyon

Vydimiri

Étape suivante juste à quelques encablures, à Vydimiri, pour sa petite église de bois noir aux murs de tourbe. Depuis le 12e siècle une église existe ici mais celle-ci date de 1834, tout en ayant réutilisé des vestiges de 1616, et elle sert toujours pour les offices religieux.
Il n’y a personne lorsqu’on arrive alors que s’annonce un bus de touristes ; on se dépêche de passer le portail de bois vert tendre puis le portillon vert foncé (décidément le curé local est écolo !) du cimetière avec ses deux cloches.

A Vydimiri

Et voici l’église au bout d’une petite allée dallée : les soubassements des côtés sont en plaques de tourbe, posés en diagonale : pourquoi ? Il semble que cette disposition résiste mieux aux tremblements de terre…

L’église au bout d’une petite allée dallée

Murs de bois teints en noir, autrefois c’était avec le goudron des bateaux, aux encadrements soulignés en rouge, le toit est couvert de plaques de gazon, du soubassement au sommet, l’herbe pousse dru ; est-ce qu’on la tond seulement ? On a parfois vu des moutons s’aventurer sur des toits semblables.

Soubassements en plaques de tourbe

Pas de signes religieux hormis la discrète croix au dessus du portillon et au faîte du toit où deux planches se croisent comme des cornes de taureaux.
Pas de signes ostentatoires, en effet l’écrasante majorité des islandais sont luthériens, mais une grande partie aussi -bien que cela ne soit pas considéré comme une religion-, croient aussi en la présence d’un Huldufólk, (« peuple caché ») en affirmant croire aux peuples invisibles et merveilleux et en la présence de trolls et d’elfes dans le pays…
Attention on ne rigole pas ! Un projet de route a même été détourné car celle-ci aurait traversé un rocher connu pour abriter des elfes.
Une autre planète, aux autres croyances…

Porte basse, fenêtres carrées et minuscules on se croirait plutôt près d’une maison de conte de fées qu’à l’église…

L’intérieur de l’église de Vydimiri

L’intérieur est intégralement en bois, et tout aussi splendide que minuscule : du sol au toit en passant par les murs, grilles et les bancs, tout est en bois. Ce qui est du luxe en Islande où le bois était une matière d’exception, toutes les forêts ayant été rasées dans le passé, le seul disponible étant le bois flotté arrivant poussé par les courants marins, souvent de Sibérie…

En bois du sol au plafond

Autour de l’édifice, une prairie verte, des arbres, un cimetière clos par une petite grille de bois vert. Quelques tombes où les noms finissent en « dottir » (fille de..) ou « son » (fils de…) vous vous rappelez ?

L’arrière de l’église

La horde touristique est repartie ainsi qu’un groupe de motards. L’église et son cimetière retrouvent le calme séculaire et sa sérénité près du ruisseau, à l’abri de son écrin dans la verdure.

Route vers Myvatn

Reprise de la grand route RN1 vers Myvatn, notre destination. Ou du moins c’est ce que nous croyons…Quand on croise la ferme de Glaumbaer, qu’on a déjà visité il y a quelques années et qui se situe vers le nord ! Des vestiges d’une ferme typique aux petits bâtiments accolés, au toit couvert d’herbe, adossés à la colline…et beaucoup de touristes car l’endroit est pittoresque et témoigne du passé islandais.

Tant pis, on a le temps sur cette étape et on poursuit notre chemin vers le nord, le long du large estuaire d’un fleuve qui semble paresser en slalomant dans son large lit entre les prairies où l’on fauche l’herbe pour l’hiver. L’été ne dure que deux mois ici et il ne faut pas perdre de temps, certains champs sont ponctués de ballots d’herbe empaquetés de blanc.

Fenaison et ciel bas

Beaucoup de grosses fermes aux couleurs chatoyantes, vert olive, bleu canard… les nuages s’accrochent toujours aux coteaux des montagnes et ne semblent pas décidés à lever le camp. Enfin on voit non pas le bout du tunnel, mais la ville de Saudarkrokur au fond de la baie de Skagafjordur qu’on franchit sur un pont à l’embouchure avec un panneau “Attention vols de fulmars” ; non, il n’y a pas de base aérienne à proximité, ces sont de grands oiseaux de mer !

Saudarkrokur et la baie de Skagafjordur

On espérait se rapprocher d’un phare pour la vue mais sans succès, donc on redescend vers la RN1 après un arrêt panoramique en haut d’une côte dominant l’eau bleu-vert de la baie. Une descente vertigineuse et c’est l’autre côté de l’estuaire avec ses prairies verdoyantes, puis on retrouve la route principale après ce détour involontaire.

Route vers Myvatn

La route sinue à présent comme dans une vallée alpine entre deux montagnes et au milieu coule…un torrent. Le temps a l’air de se lever et on aperçoit des bribes de bleu dans le blanc laiteux du ciel. Il reste quand même une belle couche cotonneuse qui occupe presque la moitié de la visibilité latérale. Le paysage est bucolique avec ses prairies, son torrent, ses fleurs qui contrastent avec les déserts de la veille.

On oublierait pour un instant qu’on se trouve au pays des volcans et glaciers… Tous les sommets avoisinants dépassent les 1000 m et sont couverts de neige, l’un d’eux est même couronné de nuages, leurs versants charbonneux et ravinés se couvrent de verdure d’un vert cru qui tranche singulièrement sur le sol noir.

Écharpes de nuages sur les montagnes

Dans les zones humides poussent des linaigrettes, blanches et duveteuses qui survivent au froid hivernal. Les nuages tentent un dernier round en s’accrochant aux sommets mais c’est le soleil qui l’emporte enfin dans un ciel bleu sur le paysage alpestre peuplé de…moutons, bien sûr !

Montagnes noires et pâturages verts.

Petites fermes colorées en bleu, vert, rouge, vallée glaciaire façonnée par les antiques glaciers il y a des milliers d’années, petit à petit on se rapproche de Akureyri, la 2e ville du pays avec…18 000 habitants.

Halte à côté de la route, au bord du torrent sur une aire aménagée dans les arbres, tout y est prévu : tables, poubelles, WC, panneaux explicatifs, vraiment bien aménagé et on retrouve cette attention à chaque site touristique jusque au fin fond du pays !

Halte bucolique

La halte est bucolique dans les arbres, le trafic routier n’est pas l’autoroute, il y a peut-être une voiture à la minute. Le torrent d’eau émeraude coule juste à côté, une fermette aux tons bleu canard s’agrippe aux flancs de la montagne et des écharpes de nuages s’accrochent aux sommets, un vrai tableau coloré.

Paysage bucolique d’Islande

Une fois restaurés la route reprend et débouche alors de la vallée encaissée dans une plaine au bord du fjord Eyjafjördur au fond duquel se blottit Akureyri. Route moins sinueuse, paysage entièrement agricole de champs et fermes, toujours notre torrent bleuté comme guide et les nuages accrochés aux montagnes.

Akureyri

A présent nous sommes tout proche d’Akureyri, l’horizon est barré par une chaine de montagnes à moitié enneigées de l’autre côté du fjord, c’est normal nous sommes à présent dans le nord-est de l’île, une des régions plus froides, les hautes terres du centre mises à part.
La route surplombe le fjord et son eau d’un bleu profond ; petit arrêt photo panorama sur le côté, qui vaut le coup d’œil avec en prime un ciel bleu et le soleil qu’on n’avait pas revu depuis notre arrivée, quoique nettement moins chaud que dans le midi…

Au bord du fjord Eyjafjördur

Ville de 18 000 habitants, 2e ville du pays, hormis l’agglomération de Reykjavik. Tout est dit, les 2/3 de la population sont autour de la capitale, Reykjavik, il reste un peu plus de 100 000 islandais sur 100 000 km², le calcul est vite fait : un habitant au km² environ ! Mais Akureyri reste une ville agréable, au bord du fjord azur sous le soleil, ne serait-ce la neige aux alentours (et la température !), le port avec ses voiliers se donne un air tropical.
Au fait vous avez peut-être déjà entendu parlé d’ Akureyri ? Si vous avez lu “L’étoile mystérieuse” avec Tintin, c’est là que le bateau de l’expédition polaire commandé par le capitaine Haddock fait halte pour se ravitailler. Fin de l’épisode littéraire !

Vue du port d’ Akureyri

Une halte à l’office du tourisme pour essayer de trouver un canyon à visiter, un tour de magasins et c’est reparti, la route contourne le fjord Eyjafjörður jusqu’au fond et gravit la rive opposée. De là, une vue plonge sur toute la cité d’Akureyri et ses quais qui accueillent même un paquebot de croisière.

 On distingue aussi la cathédrale à l’architecture moderne semblable à la Halgrimskirkja de Reykjavik, en orgues basaltiques stylisées : c’est normal, c’est le même architecte ! Et toujours les lupins omniprésents qui illuminent le paysage et colonisent l’île.

Un magnifique panorama avec les montagnes veinées de neige à l’arrière-plan, la ville au bord de l’eau dans son écrin de verdure et le fjord bleu qui s’étire à perte de vue. Certaines montagnes à droite vers l’embouchure ont l’air d’avoir été rasées au couteau à la même altitude, ceci est dû, parait-il à des éruptions sous le glacier qui recouvrait alors l’Islande.

Akureyri et les montagnes plates en arrière plan

Toujours plus avant, la route remonte le fjord puis oblique finalement vers l’est par un col entre les montagnes noires toujours sous un ciel bleu ensoleillé, et on bascule ensuite vers une vallée verdoyante où là aussi, on a fait les foins, parsemant les champs des balles foin emballées de blanc Plus loin des chevaux paissent parmi des myriades de boutons d’or.

Chevaux et boutons d’or

La chute des dieux :

Godafoss, dite “chute des dieux”, car la légende raconte qu’à l’époque de l’évangélisation de l’Islande, un chef viking y jeta les statues des anciennes divinités païennes en signe de soumission à la nouvelle religion.
A mesure qu’on approche de la cataracte, la brume d’eau qui s’élève des chutes est bien visible.

Les chutes de Godafoss

La cascade fait partie des sites les plus visités sur l’île en ayant l’avantage d’être sur la RN1 ; les mauvaises langues prétendent que la RN1 a été tracée en fonction des sites touristiques…Il y a encore beaucoup de monde en cette fin d’après-midi, malgré le ciel qui se charge à nouveau en nuages sombres.
Le site est magique avec la rivière qui se divise en deux cascades de hauteurs différentes et avec un bloc de rochers qui émergent du bassin pour rompre la monotonie, un vrai régal pour la photographie…

Comme une cascade de lave…

La montagne solitaire :

Dernier tronçon jusqu’à notre halte du soir et pour deux jours, à la guest house Stöng à proximité du lac de Myvatn, car il y a beaucoup à explorer dans la région. Des monts impressionnants se dressent hors de la plaine, avec une montagne tabulaire coiffée d’une bande de nuages affleurant juste le plateau, puis le Vindbelgarfjall qui culmine à 530m, une montagne solitaire comme dans “Le Hobbit” mais -probablement- sans dragon.
On se propose de la gravir pour profiter du point de vue sur tout le lac et ses alentours. Il fait beau, grand soleil et ciel bleu et quand on connaît le dicton islandais “si tu n’aimes pas le temps qu’il fait, attends dix minutes” on ne sait pas ce que nous réserve le lendemain, donc on tente l’ascension.

Vindbelgarfjall, la montagne solitaire

Petite route à gauche avant le grand lac de Myvatn, le parking est en bord de route, c’est indiqué assez sommairement par un simple panneau. De là un sentier court à travers les laves et les « gâteaux de lave” il y en a plusieurs, et même une bulle de lave ouverte comme un œuf de dragon, on pourrait rentrer sans problème à l’intérieur.

A présent qu’on est au pied du mur, ou plutôt de la montagne, malgré ses 530m elle semble beaucoup plus imposante de près que de loin ! Il y a 250m seulement à gravir en majorité sur 400m de distance…et les petits points qu’on entrevoit sur la crête sont bien des gens, c’est là qu’on se propose d’aller !

L’endroit est très humide, il y a une petite mare et on entend beaucoup d’oiseaux gazouiller dans les buissons ; il y a environ 2 km d’approche plus ou moins plate puis on attaque l’ascension dans les arbustes par des escaliers taillés dans la terre.

Vue sur la plaine et étangs

On gravit ensuite des marches de pierre taillées pour les Trolls puis une sente est tracée dans les éboulis de cailloux, parfois balayés par des bourrasques de vent froid, c’est vrai qu’on est encore et toujours en juillet…

La vue porte alors sur l’arrière montagne, plaine sans défaut avec une immense étendue d’eau aux multiples ilots de verdure illuminée par le soleil, le sentier grimpe en lacets incessants, littéralement à flanc de montagne toujours dans les cailloux, plus ou moins bien tracé.
La fin est moins abrupte mais le sol est plus poudreux et le vent soulève tant de poussière et de sable qu’il faut fermer toutes les écoutilles : lunettes, capuches, pour arriver finalement au sommet !

Une sente est tracée dans les éboulis de cailloux

Un vaste plateau où la vue est époustouflante sur toute la région à plus de 10 km aux alentours. D’abord sur le tout le lac Myvatn à nos pieds, à gauche Reykjalid la “ville” locale, Hverfell l’immense cratère régulier de scorie grises de 1 km de diamètre, Dimuborgir “le château noir” avec ses formations de lave, Skutustadir et ses pseudos volcans.

A nos pieds, la route d’accès et le parking, un Land Rover miniature – le nôtre- et juste à côté, quelques pseudos volcans qu’on n’aurait pas considéré plus que des taupinières autrement.
Pourquoi des « pseudos volcans » ? Car ces cratères presque parfaits ne sont pas issus d’une cheminée crachant lave et scories, mais de coulées de lave bouillante rencontrant des poches d’eau dans le sol, la vaporisant et explosant sous forme de bulles…

Pseudos volcans au bord du lac Myvatn

En arrière-plan derrière le lac Myvatn les montagnes de Blafjall, Burfell et la passe de Namaskard vers Namafjall, la zone du Krafla où continue la RN1. Malgré le beau temps, il ne fait pas chaud au sommet balayé par les vents et on ne s’attarde pas une fois repus de la vue.

Panorama depuis le sommet du Vindbelgarfjall

Panorama depuis le sommet du Vindbelgarfjall (cliquer sur l’image)

La descente est plus rapide que la montée par le sentier zigzaguant dans les cailloux, tout en prenant garde à ne pas chuter…A travers la zone désolée supérieure et caillouteuse la pente est quasiment à 45°, puis le sentier s’assagit vers le bas, toujours avec la vaste étendue d’eau et sa myriade d’ilots verts, qui reflète le soleil.

Passage dans la “forêt” d’arbustes hauts de 1,5 m qui doit s’alimenter de l’humidité lacustre, parsemée de fleurs comme la Bartsie alpine violacée, Silènes et d’autres encore.

Bartsie alpine violacée

Rencontre avec un des oiseaux entendus à l’aller ; il est moucheté sur le dessus, une bande blanche et noir sur le ventre, peu farouche il sautille dans l’herbe à quelques mètres de nous, c’est un pluvier doré !

Un pluvier doré

Fin de l’épisode Vindbelgarfjall, éreintés mais émerveillés, il faut à présent gagner Stong, notre logis. Sur la RN1 à quelques kilomètres, une grande pancarte indique le chemin à travers presque 5 km désertiques de lande, pâturages humides hantés par quelques moutons, arrosés par des ruisselets se déversant dans le fossé au bord de la route d’accès.

Stong

La ferme de Stong abrite une guest house dans des maisonnettes avec une cuisine indépendante, toilettes communes mais très modernes et complètes, chambre miniature mais il y a une table et un lavabo. Nous sommes très bien accueillis et on nous propose le repas du soir, et nous faisons notre choix dans la carte du jour : soupe du jour, agneau rôti ou morue et légume, skyr ou crumble en dessert…On l’a bien mérité après notre ascension !

Au fait… On dit qu’en Islande le plat du jour, c’est la morue. Tous les jours.
Si vous n’aimez pas le poisson ? Bon, c’est un peu exagéré…mais si vous ne voulez pas manger au restaurant car ils sont chers (ou rares parfois) le choix est quelques fois restreint en guest house, au poisson ou agneau, mais tous deux excellents et on est fier de vous servir des produits maison (pain, pâté, confitures…) et locaux (légumes et fruits de serre géothermique) !

Fin de la journée à notre petite maison dans la prairie, pas de risque de se fâcher avec nos seuls voisins à 10 km à la ronde…les moutons.