Un autre monde : jusqu’à la gorge du dragon

Départ vers Askja

Réveil à la guesthouse Grimstunga de Grimstadir, la neige d’hier soir n’a (heureusement) pas tenu ici ! Neuf habitants l’hiver dans le hameau qui voit sa population multipliée par 5 ou 6 l’été (!), enneigé huit mois sur douze…
L’endroit détient aussi le record de température la plus froide enregistrée par une station météo en Islande…Un proverbe islandais en disait :

« On pourrait presque y entendre les fantômes danser dans la neige… »

Petit déjeuner dans la pièce commune de l’habitation principale, puis départ pour le centre de l’Islande, au bord du Vatnajökull, le plus grand glacier de l’île et d’Europe.
Comme le plafond des nuages est bas, nous avons changé notre itinéraire initial qui était de descendre par la route F88 et voir le massif de l’Herdubreid et son refuge, pour emprunter la piste 901 sur l’autre rive de l’omniprésente Jökulsa à Fjöllum.

De Grimstadir à Dreki, le trajet du jour

Après avoir repris la RN1 , le carrefour qui marque le départ de la piste 901 est là :  une halte pour consulter les panneaux d’information, comme à chaque entrée de piste importante il y a des consignes à respecter pour les passages de gués, pour ne pas endommager l’environnement, la nature mettant des années à récupérer lorsqu’elle est endommagée à cause de la courte période estivale.

Nous allons affronter l’Odadahraun, toponyme signifiant « désert de lave des criminels », une étendue de 4500 km², le plus grand désert volcanique au monde composé de pierres, sable, falaises et laves, avec son pendant : peu de végétation et de faune.
Pas étonnant que les histoires anciennes regorgent de hor-la-loi s’y réfugiant quand on sait que son exploration date seulement du début du 19e siècle.
Malgré cela, on y trouve vers l’est des troupeaux de rennes, introduits en Islande au 18e, des oies sauvages et quelques plantes comme l’angélique dans les rares oasis préservées.

Les pistes de l’Odadarhaun

Möðrudalur

Départ sur la piste, celle-ci est pour l’instant sans problèmes, quelques kilomètres plus loin arrivée surprise à la ferme de Möðrudalur, la plus isolée d’Islande (décidément c’est le jour des superlatifs), composée de quelques bâtiments en bois, pompe à essence, café et une petite église : une vraie halte de village du Far West.

La ferme de Möðrudalur

Son caractère insolite en fait un but touristique, avec sa minuscule église pimpante et ses petits bâtiments typiques en bois aux murs de tourbe, accolés et couverts de gazon à l’ancienne ; un bus touristique est arrêté là ainsi que quelques voitures.

En piste !

En piste !

Dernier point de civilisation jusqu’au glacier Vatnajökull et la côte est, la route n’est plus goudronnée après et c’est une piste caillouteuse qui succède rapidement avec un avertissement de gués à franchir où les véhicules de tourisme sont interdits !

Passage de gués : c’est gai !

La cime enneigée de l’Herdubreid se dresse à droite vers l’ouest, saupoudrée de neige s’élevant au-dessus du désert de rocs marrons polis par l’érosion, montagne tabulaire de 1700m environ où s’ouvre un cratère au sommet.

L’Herdubreid

Un premier petit gué pour traverser une rivière : un coup d’œil à au fond de l’eau et au courant, passage en boite courte, 1ere-2e et ça passe sans efforts !

Au carrefour, direction Askja / Kverkfjöll à 61km de distance pour notre destination, apparemment pas très éloignée, mais on ne fera pas 60km/h de moyenne sur la piste qui n’est pas une autoroute sans compter les gués et bien sûr les haltes photos !

Traversée du désert

C’est une traversée du désert au sens propre, rien aux alentours, pas de végétation, pas même un mouton c’est dire en Islande !

Désert à perte de vue

Le temps se maintient à couvert sans pluie et la poudrée de neige tombée dans la nuit sur ces plateaux brille sous les quelques rayons de soleil.

Piste infinie

Quelques collines commencent à se dresser hors de la morne plaine caillouteuse et un gué plus important se présente ; nous descendons inspecter l’eau : peu de courant, peu profond. Un autre 4×4 Nissan s’arrête aussi. On y va doucement, ça passe et le 4×4 nous suit, de l’eau au-dessus du pare chocs, pendant qu’on attend au cas où, c’est la coutume et l’entraide sur les pistes islandaises…

Au gué suivant c’est l’inverse ils nous attendent et on ne s’arrête même plus, brevet « traversée de gué » obtenu ! Plus loin en s’arrêtant, on discute ensemble : c’est un couple hollando-irlandais qui va à l’Askja pour la journée, nous échangeons nos e-mails avec la promesse d’échanger les photos respectives des voitures… Merci Leon !

Land Rover dans le désert

Quelques touches mauves en touffes rondes, ce sont des silages aux minuscules fleurs, plantes résistantes au climat. Le désert de pierres gris-marron se teinte progressivement de taches ocre-clair au loin, comme d’une végétation rase, couleur qui devient de plus en plus insistante par endroits dans les creux.

Basalte et pierre ponce

Cette teinte jaune devient de plus en plus présente, par bandes, comme une végétation rase et sèche, finalement n’y tenant plus on s’arrête pour constater qu’il s’agit d’un revêtement minéral : c’est de la pierre ponce.


C’est une pierre extrêmement légère, gonflée de petites bulles de gaz, éjectée par les volcans lors d’une explosion ou des nuées ardentes. Moins dense que l’eau, elle peut flotter à sa surface, soufflée par le vent elle s’accumule dans les creux !

Finalement la pierre ponce recouvre le sol entièrement par zones, on trouve même des orgues basaltiques tordues, solidification régulière de coulées de laves cristallisées en piliers octogonaux, avec un sol de pierres ponces jaunes sur fond de montagnes noires du plus bel effet.

La piste se fraye un chemin à travers un paysage constellé de morceaux de rocs de toutes tailles qui témoignent de la violence des éruptions passées.

Désert de pierre

Magnifiques massifs en arrière fond saupoudrés de la neige de la veille, comme l’Herdubreid, surnommé « la reine des montagnes » en Islande, une plaine sombre veinée de pierres ponce jaune-ocre, le tout formant un paysage désertique mais coloré à sa manière.

La piste suit de loin le cours de la Jökulsa qui s’écoule depuis son bassin issu du glacier au sud vers son embouchure par les chutes de Dettifoss, vues la veille, jusqu’à la côte nord à Asbyrgi.  

Le cours de la Jökulsa

Un obstacle original se présente pour la franchir : un pont fermé d’une barrière ? C’est pour éviter que les moutons ne migrent d’une région à l’autre… Ici, le pont de Kreppatunga permet de franchir le cours impétueux de la rivière, en le refermant après passage comme recommandé !

Le pont de Kreppatung

On longe celle-ci plus ou moins pendant quelques kilomètres avec un sommet poudré de blanc en point de mire, le relief n’est plus aussi monotone, les signes de convulsions volcaniques se multiplient : plaques de laves ondulées, laves cordées et ondulées.

Une halte le long de la F903 pour ne pas être privés de désert…Des laves qui ont dû s’épancher de l’un des nombreux volcans qui nous entourent ; sable et rochers, cernés par les massifs montagneux couronnés de neige qui frôlent les nuages, certains frisent les 2000 mètres de hauteur.

C’est l’ Odadahraun qui nous entoure dans ce panorama à 360° (cliquez ici !)

Panorama sur l’ Odadahran (cliquer sur l’image pour le panorama)

Nouveau carrefour vers Kverkfjöll : Askja n’est plus qu’à 28km ; si je m’en réfère aux heures des photos, nous avons mis plus de 2h pour faire 56km… pauses photos comprises !

Et la moyenne va encore tomber quand on s’arrête à nouveau pour immortaliser quelques sommets saupoudrés, où la neige blanche surligne tous les reliefs en se logeant sur les crêtes de chaque ondulation, spectacle grandiose !

Encore un pont avec barrière, cette fois sur la Jökulsa ,bien modeste ici d’une dizaine de mètres de large et qui coule encaissée dans un canyon de basalte noir avec une petite cascade en amont ; rien à voir avec Dettifoss !

Le refuge de Drekagil

La pierre ponce adoucit toujours les teintes sombres des montagnes en recouvrant complètement la plaine par endroits pour une dernière ligne droite avant Askja.

Orage sur le désert de ponces

Façon de parler car la piste serpente entre les blocs de lave et les rochers pas toujours en ligne droite, à se demander s’ils n’étaient payés au mètre lors du tracé ou forcé sur le Brennivin, l’alcool local islandais.

Un mirage ? Un œil exercé distingue soudain au loin des baraquements dans les rochers au pied de la montagne qui barre à présent l’horizon droit devant nous. Magie d’une oasis dans le désert  ! Nous sommes enfin arrivés à Drekagil, « la gorge du dragon ».

Le refuge de Dreki (au centre de la photo approx.)

Quatre chalets en bois peints en vert et rouge, un terrain de camping, surmontés par le drapeau islandais, un bus et quelques 4×4, c’est le refuge de Dreki « le dragon » au cœur de l’Islande, au pied des montagnes saupoudrées, le dernier tronçon de piste est lui aussi blanc de neige.
Nous avons donc mis plus de quatre heures pour parcourir 126 km soit une moyenne de 30 km/h : sans commentaires !

Neige sur basalte

Après avoir contacté le gardien qui nous a indiqué notre chambrette, en principe six couchages dans 3m par 2,50m mais heureusement nous serons « seulement » quatre.
On pose les affaires et casse la croute à 16h dans la grande salle commune du refuge, car on n’a pas fait de ravitaillement depuis le petit déjeuner au départ de Grimstadir. Il y a un coin cuisine, un poêle où réchauffe une marmite d’eau toujours remplie, tel le tonneau des Danaïdes, provenant du torrent à côté : l’eau est potable partout en Islande !

La salle commune avec son poêle et sa marmite

Un petit tour : il y a un bâtiment à côté du refuge avec les toilettes et douches (oui il faut passer dehors…) et au premier étage un dortoir où des dizaines de couchages sont installés ; la « chausserie » habituelle à l’entrée qui demande de l’organisation pour les aller-retours à la voiture, une grande salle commune, et deux petites chambres dont la nôtre.

Le chalet d’hébergement

Expédition Oskjuvatn

Comme la journée n’est pas terminée et que le soleil ne se couche quasiment pas en cette saison sous ces latitudes, nous décidons de poursuivre en voiture vers le lac Oskjuvatn. Il se situe juste derrière les contreforts, c’est le plus vaste d’Islande et le plus profond, ainsi qu’un autre petit lac bleuté et chaud, Viti dit « l’enfer », ce nom vous rappelle quelque chose ?
Il faut dire que les noms de lieux en Islande sont souvent descriptifs, comme Hvita « rivière blanche », Viti « l’enfer », de ce fait on les retrouve souvent à différents endroits dans le pays. Ici, entre dragons et enfer, que des noms attirants…

Toujours dans ce décor sombre de montagnes de basalte noir veinées par la neige qui surligne tous les contours et dépressions sur les flancs, nous prenons la piste qui mène au lac Oskjuvatn avec le Land Rover.

Cratère égueulé

Quelques kilomètres c’est l’affaire de quelques minutes en 4×4 à priori, même si la piste progresse à présent entre deux murs de 1m de neige, elle est bien dégagée. Sauf que plus on avance, plus les murs de neige ont la fâcheuse tendance à augmenter…

Fin de la piste !

C’est un désert de lave et de neige à présent, les écueils de basalte noir émergent hors de la mer de neige blanche qui descend depuis le sommet des montagnes, pour finalement recouvrir l’ensemble du paysage.
Et brusquement plus de piste : il y a un parking dans la neige où se sont arrêtés quelques 4×4. Renseignement pris il faut continuer à pied pour atteindre notre but, 9km à pied aller-retour dans la neige, et il vaut mieux se couvrir nous dit-on, il y a des averses de neige et de grésil par moment.
Pour ceux qui auraient oublié : nous sommes toujours au mois de juillet…

Parés pour l’expédition

Les marcheurs blancs

On s’équipe donc avec bonnets, capuches et nos 3 ou 4 couches recommandées, bâtons de marche et sacs à dos et en avant en suivant plus ou moins la piste tracée par ceux qui nous ont précédés.
Peu après un petit panneau annonce 4.5 km jusqu’au lac ; la trace monte régulièrement au flanc de la montagne, la piste devient sentier, puis passe par une baisse entre deux hauteurs et bascule vers une immense plaine enneigée à perte de vue.  

Le but semble s’éloigner au fur et à mesure

Pas de lac encore en vue mais un alignement de piquets jaunes à perte de vue qui jalonnent le passage. Le but semble s’éloigner au fur et à mesure de notre avancée tant on manque de repères dans l’immensité blanche, quand on aperçoit des promeneurs qui nous ont précédés immobiles sur une crête ; c’est là !
Encore quelques centaines de mètres, dans la neige, on gravit une dernière côte et le lac est là dans son immensité…

Lac Oskjuvatn

Lac Oskjuvatn

C’est un long ovale de 4km de large pour 11km² de surface, il est profond de 220m, le 2e en taille derrière le lagon glaciaire de Jökulsarlon pour autant qu’on le considère comme un lac…
Il occupe la caldeira centrale du volcan Askja, le « chaudron » après l’effondrement de la chambre magmatique souterraine à la fin de l’éruption de 1875, d’où sa profondeur. Ce qui n’a pas empêché d’autres éruptions, la dernière datant de 1961.

Surprise ! L’étendue d’eau est entièrement prise par les glaces et recouverte de neige, mis à part quelques places sur les bords, le tout bordé par un écrin de montagnes blanches dont les sommets se perdent dans les nuages, superbe tableau en noir et blanc !

(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Une fois nos yeux et appareils photos rassasiées du spectacle on se tourne vers le Viti,  autre petit lac de cratère mais bleuté de 60m de profondeur. Il n’est pas gelé lui et pour cause : sa température est de 22° et il fume même en émettant des bruits dus aux sources qui s’y déversent.
On peut même s’y baigner mais ce jour, pas d’amateurs…

L’enfer bleuté

Retour par le même parcours, à travers la plaine immense suivant les piquets, nous ne sommes pas les derniers mais il ne reste plus beaucoup de monde si ce n’est un petit oiseau à la collerette comme un cache-nez, cherchant pitance….

Oiseau des neiges

Un coup de soleil illumine un temps les sommets voisins pendant notre cheminement, un mont immense éclairé à l’horizon se perd dans les nuages.

Une fois le col franchi, un plafond bas de nuages sombres s’est abaissé, on croit même y voir des éclairs. La plaine de lave déchiquetée aux fantastiques formes noires et tourmentées est traversée, tant mieux il ne vaut peut-être mieux pas se trouver ici à la nuit…

Retour sous le ciel chargé

Retour au refuge, non pas à la nuit noire car il n’y a pas plus de nuit noire l’été que de volets en Islande…
Nous prenons notre repas dans la salle commune avec tous les autres randonneurs rassemblés, ainsi que les petites tâches journalières, copie des photos, plans pour le lendemain.
Des camions 4×4 sont arrivés et des tentes ont été montées dehors devant le chalet ; on ne les envie pas…
Demain nous irons explorer Drekagil, la « gorge du dragon », rouler jusqu’à Kverkflöll, un autre refuge à la bordure du glacier et retour sur Myvatn.

Un autre monde : les merveilles de Myvatn

Sommeil de minuit :

1h du matin à la Guesthouse Stong, je suis réveillé et je me dis qu’il serait intéressant de voir à quoi ressemble ce “soleil de minuit” qui ne se couche pas en été ?
J’écarte le rideau de la fenêtre dans notre maisonnette…et nous sommes cernés par le brouillard dans notre petite maison au milieu de la prairie, qui est devenue une île au milieu d’une mer de brumes !
C’est comme un ressac qui monte et reflue doucement, et même la maisonnette à 25m d’ici n’est pas visible, alors résigné je me rendors…

Au réveil le brouillard a reculé mais des nuages gris ont pris le relais et il bruine légèrement : tant pis on fera avec.
Après le copieux petit déjeuner islandais, je demande l’avis sur la météo à la ferme, mais guère encourageant : peut être meilleur…au nord paradoxalement ?
On rejoint donc la grand’ route depuis la ferme avec les myriades de ruisselets qui coulent dans les fossés, pour un tour des merveilles du lac de Myvatn, le “lac des moucherons” (vatn est le terme islandais pour “eau”, my pour “moucherons”), accueillis par…des moutons bien sûr !

Le mouton, l’emblème islandais

Cette étendue attire beaucoup d’oiseaux, plus de 115 sortes recensées dont près de 30 espèces de canards. C’est un vaste lac de 37km2, la 3e plus vaste du pays mais profond seulement de quelques mètres, gelé six mois dans l’année avec la seule zone habitée dans les hautes terres depuis les Vikings, il comporte plusieurs sites d’intérêt aux alentours.
En route !

1. Skutustadir

A proximité, le site de Skutustadir et ses pseudos volcans : ce ne sont pas des “vrais” volcans avec cratère et cheminée crachant de la lave provenant du magma sous la croute terrestre, mais des formations circulaires régulières formées par des explosions de vapeur lorsque de la lave rencontre des terrains humides.

Pseudo volcan à Skutustadir

Le site se trouve en bordure du lac et comporte de nombreux cratères petits et grands mais surtout de forme arrondie et régulière, certains sont circulaires, d’autres égueulés. Beaucoup de verdure et familles de moutons en liberté, mais aussi beaucoup d’oiseaux peuplent cette partie de Myvatn. La vue sur le lac est assez bouchée par la brume mais ajoute son parfum de mystère ambiant.

Un cratère de Skutustadir et le lac

Le sentier slalome en boucle à travers les différents cratères, le site est d’ailleurs classé monument national et on le comprend. Cratères- moutons, moutons-cratères, le paysage est doux aux formes arrondies et teintes vertes dans le gris brumeux.

Skutustadir, cratères,
Vue panoramique

La route fait le tour du lac en passant à présent par des formations de lave tourmentées et entassées, un petit promontoire permet un aperçu dans cette partie de Myvatn avant d’arriver au site de Dimmuborgir en passant entre champs de lave et l’eau.

Ilots sur le lac Myvatn

2. Dimmuborgir, le château noir :

Dimuborgir , “le château noir” en islandais, est un ensemble de formations de lave en forme de tours ou de murs, certaines trouées, qui lui ont valu ce nom. Beaucoup de monde ici aussi, voitures, cars de touristes qui viennent parcourir les sentiers, guidés ou non, il y a même un magasin et restaurant.
Ces formations s’expliquent par des cheminées de vapeur qui ont émergé lorsque la lave a recouvert une zone humide et a formé une croute en surface. Plus tard le magma a coulé puis la croute en surface s’écroule en ne laissant que les cheminées. A quelques endroits la couche de magma a dû atteindre 10m de haut au vu de certaines structures restantes.

Formations erratiques de lave à Dimmurborgir

Dans la mythologie islandaise, Dimmuborgir est l’endroit où Satan a atterri lorsqu’il a été renvoyé des cieux, plus généralement dans le folklore, c’est un lieu où la terre est reliée avec les régions souterraines infernales.

Végétation rabougrie entre les laves

Des coulées de magma, il subsiste des formations étonnantes en forme de tours, épaisses ou fines, de murailles quelques fois trouées, ou des gouffres béants.

Une ouverture sur les enfers ?

Partout des amorces de cavités ou grottes, il doit en rester beaucoup à découvrir au fil des effondrements ou prochaines secousses terrestres…

Muraille de lave trouée

Des montagnes de lave aux formes tarabiscotées, le tout dans un dédale agréable -même avec le mauvais temps- dans la verdure qui arrive à pousser on ne sait trop comment : arbustes nains comme les bouleaux tordus, saules cotonneux, peu de fleurs, sauf la Lychnis rose ou Bartsie alpine violette et angélique… ce qui rend le site plus austère.

Comme une muraille crénelée d’un château

Tours trapues ou effilées, empilements de lave, “gâteaux” craquelés ou mille feuilles qui semblent prêts à s’effondrer toutes les formes sont curieuses à contempler.

Il y a une formation de lave remarquable nommée Kirkja (“l’église”), comme une grotte en “V” renversé ressemblant à une chapelle, sous un feuilleté de couches de lave.

Kirkja, “l’église”

La grotte est haute de 10m environ et traverse le promontoire de lave, avec une autre cavité encore à l’intérieur ; ce sont les vestiges d’un conduit de lave, lorsque la lave s’écoule, le pourtour se refroidit à l’air et se solidifie en formant un tube, quelques fois en « macaroni », ici le reste s’étant effondré vu la taille de la structure.

L’intérieur de la grotte

Après exploration, le sentier continue à travers la végétation de lande, de bouleaux rabougris et les formations bizarres, comme un bénitier ici, des gargouilles ailleurs.

Un bénitier
Le sentier entre les saules laineux et les camarines
Formations colorées de lave

Il y a même des grottes où les “Yulelads”, sortes de pères noëls farceurs islandais, sont censés se reposer en attendant de s’activer à la période de Noël.
Ce sont les 13 enfants de Gryla et Leppaldui, des trolls vicieux vivant dans une cavité ; ils ont tous des noms amusants : lécheur de cuiller, voleur de saucisse, gobeur de skyr (yaourt islandais très nourrissant !), claque-porte qui aime réveiller les gens en claquant les portes… La mythologie islandaise est très riche et inventive !

De splendides bulles de laves comme faites de pâte feuilletée se dévoilent ça et là, alors qu’ailleurs des empilements tourmentés font penser à des visages aux orbites creuses. La lave figée dessine même des motifs qu’on confondrait avec un tronc noueux.

Au loin se profile le cratère caractéristique du volcan Hverfjall avec son cône régulier de scories grises dans son immensité : 250m de haut et 1200m de diamètre. Malheureusement on ne pourra y monter à cause du mauvais temps persistant…ce sera pour la prochaine fois !

Le cratère caractéristique du volcan Hverfjall

3. Bjarnarflag :

Et nous poursuivons notre tour du lac vers la zone du volcan Krafla. On oblique à Reykjalid vers l’est ; un panneau annonce la température ambiante : 4°C…et il pleut ! Eh oui, c’est bien le mois de Juillet ; et le pire reste à venir, mais on ne le sait pas encore…
Ici aussi les lupins ont colonisé le bord de la route et sont en fleurs pour apporter une touche de couleur. Quelques kilomètres plus loin au pied du massif de Namafjall, une usine fume au bord d’un lac bleuté : c’est la centrale géothermique de Bjarnarflag, la première du pays à produire de l’électricité à partir de la vapeur dus sous-sol ; il y avait jusqu’en 2004 une usine qui extrayait de la diatomite, une algue à la carapace siliceuse utilisée en filtration (et produits de beauté, mesdames) ce sont ces algues siliceuses qui donnent la teinte bleutée de l’eau.

Lac bleuté à Bjarnarflag

Des deux côtés de la route des jets de vapeurs fusent dans le paysage et sont exploités car on voit des bâtiments, constructions et tuyauteries à proximité. Sur la gauche les tuyaux convergent vers l’usine qui fume, dommage -ou heureusement- que les photos ne restituent pas l’odeur car quant on descend, une forte émanation sulfurée nous prend au nez et que j’aimerais partager…
Néanmoins, les eaux bleues et irisées de blanc dans les bassins luisent presque dans la grisaille ambiante. Le tout dans le cadre dénudé et monotone de Namaskard avec les pipelines qui donnent un aspect quasi extra terrestre au paysage. Des panneaux rappellent qu’il est interdit de se baigner, la température de l’eau étant élevée et variable, l’odeur n’y engage pas non plus…

Une fois le col franchi, la route redescend vertigineusement vers la zone géothermique de Hveraroend ou Namafjall qu’on visitera plus tard. A peine plus loin on oblique à gauche en direction de la zone du Krafla.

Ça fume de tous côtés !

3. Les feux du Krafla.

Le Krafla est un système volcanique avec un cratère principal qui se situe sur une faille étendue de la côte nord jusqu’à Myvatn, dont les éruptions se succèdent depuis 100 000 ans jusqu’à il y a quelques années !
Il se compose d’une caldeira effondrée, et un petit lac bleu, Viti (“l’enfer“, tout un programme). II y a eu des manifestations volcaniques en 1724 pendant 5 ans, puis de 1975 à 1984 de nouvelles éruptions et des tremblements de terre dans la caldeira et à Leirhnjúkur, avec une coulée de lave noire encore fumante en 2015 !
On a alors mesuré un écartement de la caldeira de 9m ce qui est considérable ! Un forage à grande profondeur a rencontré la chambre magmatique à 2,4km de profondeur, plus près qu’on ne pensait !

La centrale géothermique de Krafla

La route passe à côté d’une autre usine géothermique plus récente, la centrale géothermique de Krafla, beaucoup plus imposante et plus récente, aux allures futuristes avec tout un ensemble de tuyauteries sur les collines avoisinantes et des sortes de bulles aux motifs hexagonaux qui convergent à l’usine.

Paysage extra-terrestre : une autre planète ?

L’usine a été implantée dans les années 1970, mais les éruptions d’alors retardèrent les travaux mais donnèrent de l’expérience dans cette technologie.

Ici tout fume : la terre de palagonite orange, les forages rouges dévalant des montagnes, les ruisseaux bleus qui écoulent l’eau chaude de la géothermie.
On se croit dans un paysage extra-terrestre de science-fiction, d’autant plus qu’on y participe car la route passe sous les tuyaux en “U” inversés : bienvenue à Kraflaworld !

Bienvenue à Kraflaworld

4. Viti, bleu d’enfer :

Après une côte escarpée, la roue se termine dans la brume au pied du lac Viti ; c’est un cratère d’explosion rempli d’une eau colorée en bleu turquoise dû à de microscopiques algues siliceuses. Il y subsiste une large plaque de neige, et du terre-plein on a du mal à le photographier dans son ampleur, le plafond nuageux plane juste au-dessus. En montant le sentier sur la droite, on patauge vaillamment dans la boue et il se forme des semelles pesantes de 2 cm !

Panorama sur le lac Viti

D’en haut la vue est plus belle, mais il faut faire attention à ne pas glisser car les versants sont escarpés et humides. A présent les nuages sont descendus et masquent quasiment le lac, lui donnant une allure fantasmagorique ; plus haut on découvre un autre petit lac et une zone de fumerolles aux terres décolorées qu’on peut aussi visiter.

Dans la brume bleu électrique…

Il ne reste plus qu’à redescendre précautionneusement le long du sentier, bien à l’écart du bord, et décrotter ses chaussures de marche comme on peut… Il n’y a pas de racle-chaussures avec des brosses comme on a vu ailleurs en Islande, dommage !

Viti dans les brumes

5. Leirhnjúkur

Leirhnjúkur est un autre volcan de la chaine du Krafla, formé de rhyolite, poreuse due à l’activité géothermale, parfois transformé en argile, d’où son nom islandais qui signifie “colline d’argile“. Son activité récente date de 1724-1729 et plus récemment de 1975-1984, il n’y a pas si longtemps, un clin d’œil sur l’échelle géologique !

Le point de départ de la randonnée part du parking le long de la route qui mène à Viti. Le chemin qui mène aux fumerolles distantes de 1km traverse des champs moutonneux de mousse et d’herbe rase recouvrant des coulées de lave en adoucissant les contours, mais pour une fois désertée par les moutons !

Paysage monotone de mousses sur le champ de laves

Quelques fleurs rases, des silages roses et autres, mais un étrange ovni émerge de la brume : une station météo avec éolienne-girouette qui tourne à tous vents…

Étrange ovni ? non, une station météo

Plus avant, on distingue déjà au loin le flanc coloré du massif du Leirhnjúkur, comme irréel entre brume ambiante et fumeroles qui montent de ses flancs. Au fur et à mesure la vision se précise : la verdure déclare forfait face aux fumeroles chaudes et agressives, la palette de couleurs s’étire du marron-ocre au jaune-blanc, par bandes irrégulières comme un dégradé.

Le massif du Leirhnjúkur dans les brumes

A l’approche de la zone on franchit une coulée de laves récentes, de couleur noire, foncée et fissurée par des craquelures. Les coulées plus anciennes se teintant en marron clair avec le temps et se couvrent de mousse et lichens.

Un trajet aménagé sur une passerelle en bois, glissante avec le crachin et la boue parcourt le long des manifestations thermiques ; la végétation devient sporadique pour disparaître tout à fait lorsque ça chauffe !

Le site de Leirhnjúkur

Des ruisselets grisâtres s’écoulent entre les amas arrondis d’argile rouge surmontés par des fumées tourbillonnantes, des croutes gris-bleu ou jaune-orange surmontent parfois les monticules, comme une maladie superficielle extraterrestre, illuminant de couleurs l’argile monotone.

Un feu d’artifice de couleurs

Le plus beau, ce sont ces délicats cristaux de soufre en aiguilles, à deux pas du sentier, à la bouche d’un évent, si délicates et fragiles qu’on se retiendrait presque de respirer !

Cristaux de soufre en aiguilles

Aux alentours, d’autres cristallisations minérales se sont déposées en blancs, jaunes et oranges groupées sur les rochers comme des coraux.

Chaque roche rouge semble givrée de ces cristallisations comme si un vent minéral avait soufflé uniquement à leur partie supérieure, c’est déconcertant, et chaque monticule a son propre type de cristaux colorés, comme si chaque évent crachait un souffle propre produisant des dégradés différents.

Plus loin on rencontre la coulée récente de lave des années 1975 qui s’est arrêtée net, ses laves noires tranchant sur la rhyolite orange du massif, la verdure marquant une faible zone démilitarisée.

Côté cratère, c’est le spectacle devenu presque habituel et recommencé dont on ne se lasse pas : un étang bleu laiteux qui bouillonne, souffle, glougloute, des vapeurs et fumerolles qui montent et ondulent dans un cadre de toutes les couleurs…

Un étang bleu laiteux qui bouillonne

La suite du parcours est dantesque dans une brume qui descend et remonte, les vapeurs qui tourbillonnent avec un bruit de fond grondant incessant, sans parler des odeurs !
L’ascension du Leirhnjúkur se poursuit heureusement par les escaliers aménagés maintenant dans la coulée basaltique noire aux formes tortueuses, comme des racines d’arbres charbonneux avec peu de mousse. Un vrai décor de film, du Seigneur des Anneaux à Game of Thrones, en passant par Voyage au centre de la terre…

Un vrai décor de film…
Comme des racines tortueuses

Des gouffres baillent d’un côté alors qu’un mur gris de moellons titanesque semble effondré de l’autre, le tout dans la brume. Des évents exhalent çà et là des rejets clairs sur les scories noires, on ne sait plus trop où passe le sentier, de toutes façons il y a tant à voir de tous côtés !

Couleurs de lave

On vagabonde, menés par le sentier, surplombant la plaine de lave en contrebas, ici le mur de lave semble presque végétal avec des feuilles.

Là, les laves sont couleur sang, ailleurs les mousses quasi phosphorescentes survivent dans un dédale de rochers carbonisées qui fument encore.

Les mousses quasi phosphorescentes

Le sentier vire et redescend, enfin un peu d’herbe pour décrasser les chaussures et on touche au front de la coulée de lave d’il y a quelques décennies. Laves noires tourmentées qui semblent figées d’hier, sans la chaleur, comme une noire armée qui ne semblent attendre qu’un ordre pour reprendre sa progression.

Comme une noire armée …

De l’autre côté du volcan ce sont des laves marron informes qui barrent le passage et un névé de neige encore installé là pour quelque temps ; on reconnaît au loin le chemin d’arrivée, la boucle se referme, et retour au parking.

Panorama sur Leirhnjúkur

6. Namafjall

Nous avions déjà visité Námafjall (« la montagne de la mine ») il y a quelques années mais ce site est tellement spectaculaire qu’on y retourne avec plaisir. Aussi appelé Hverarönd, ou « sources chaudes des canards » c’est un site hydrothermal de sources chaudes et fumerolles, de mares bouillonnantes et de solfatares très actifs et spectaculaires.
Site exploité autrefois pour le souffre de la poudre à canon, il appartient au même système volcanique que le Krafla à une dizaine de kilomètres de là et se situe dans une plaine dénudée et aride, au pied du massif de Namaskard, au bord de la RN1. Accessible et bien aménagé, de ce fait très visité à tel point qu’il a été envisagé de faire payer l’entrée pour entretenir le site ce qui a soulevé des protestations…

Námafjall, la montagne de la mine

On y trouve plusieurs types de manifestations géothermiques comme des vasques d’eau bouillonnantes provenant de l’infiltration d’eau froide du sol vers le magma et qui remontent sous forme de vapeurs sulfurées ; inutile de dire qu’il vaut mieux rester à distance !

Vasques d’eau bouillonnantes

Ou encore des mares de boues grises agitées à gros bouillon, c’est l’hydrogène sulfuré transformé avec l’eau du sol en acide sulfurique qui dissout l’argile brune pour le transformer en ce brouet gris encore plus dangereux.

Danger ! Acide et brûlant…

Ailleurs un petit évent cristallise autour de lui ses rejets en jaune, vert et blanc.

Plus loin un énorme solfatare projette un jet de vapeur continu en sifflant au sommet d’une pyramide de cailloux teintés de soufre, dévié aussitôt par le vent ; un autre plus loin moins virulent semble boudé par les touristes, tant mieux !
A côté, un paysage de désolation aride et nu parsemé de cailloux et coloré en jaune par le souffre et blanc par le gypse.

Un solfatare projette un jet de vapeur continu

En certains emplacements on retrouve le mélange des trois couleurs principales du site : le blanc, le jaune et le gris, quelquefois les cristaux de gypse dominent, quelques fois ceux de soufre.

Palettes de couleurs

Le sentier fait le tour des différentes curiosités du site sur quelques centaines de mètres, puis revient au pied de la montagne qui elle aussi fume à son sommet, avec d’autres colorations comme des coulures, d’autres fumerolles, mosaïques de boue séchées, pour finir par des vasques de boue grises bouillonnantes larges de plusieurs mètres.

Le fantôme de Namafjall

Au pied de la paroi, toujours une palette de couleurs typique du site, puis les dernières vasques de boues grises plus ou moins actives et visqueuses ; aucune envie d’y mettre les mains ou de s’en approcher trop !

Marmite de boue bouillonnante

Dernière vue d’ensemble avant de quitter Namafjall, même ici les lupins réussissent à coloniser le sol pourtant aride et désertique…

Comme une vague de soufre….

Autant on connaissait Namafjall, autant on n’avait pas entendu parler de Grjotagja, la grotte secrète aux eaux chaudes et bleutées, alors…

7. Grjotagja, la grotte aux eaux bleues :

Grjotagja se trouve à deux pas de la cité proche de Myvatn, à 1km sur la RN1 vers l’est, tourner à droite sur la route 860 au panneau, puis après 2km arrêtez-vous sur le parking sur votre droite (là où il n’y a pas de panneau…) au pied d’une sorte de talus rocheux…

Faille volcanique de Grotagja

C’est en fait une grotte formée dans une faille sismique qui s’est fendue à son sommet et qui est remplie d’une eau chaude d’un bleu opalescent.
Avant l’épisode nommé « les feux du Krafla » entre 1975 et 1984 on pouvait s’y baigner, mais depuis les coulées de lave souterraines ont fait remonter la température de l’eau jusqu’à plus de 60°. Actuellement entre 43° et 46°, elle semble baisser d’un degré par an environ ; dans 20 ans elle sera parfaite pour moi qui craint l’eau chaude ! A moins d’un autre caprice sismique ?

Ce site privé appartenant à la ferme de Vogar qui autorise l’accès pour l’observation et les photos seulement et à vos risques et périls ; donc la baignade est en principe interdite, mais il y a en contrepartie beaucoup de monde pour jeter un coup d’œil !

Une ambiance de calme mystérieux

L’accès n’est pas aménagé, on y descend par un trou entre les blocs de rocher pour arriver au bord de l’eau. Il y a un accès à chaque extrémité de la grotte qui est tout en longueur et pas beaucoup de place, juste un seuil de quelques mètres.
Et là, c’est l’émerveillement…une eau calme et cristalline, teintée de bleu et qui semble luire ; une ambiance de calme et de mystère avec des volutes de vapeur qui flottent doucement dans un écrin de roche claire et ocre, pas de bruit.

Pour aller plus loin que le bord au pied de la descente, il faudra faire un peu de spéléo et se faufiler sur la droite entre les blocs rocheux pour arriver à une extrémité de la grotte où l’on peut l’apprécier dans sa longueur, éclairée par ses deux entrées naturelles latérales. Difficile de s’extraire de la contemplation du tableau…

En noir et bleu…

C’est plus difficile de remonter que de se laisser glisser sur les rochers… Une fois ressorti à l’air libre, visite à l’autre extrémité par la deuxième entrée plus facile d’accès. On se trouve face à la nappe d’eau, tout aussi translucide, et ses vapeurs mais sans les rochers émergeant de la surface qui font la beauté de l’autre accès.
Pour continuer la visite, un sentier part dehors à l’arrière de la grotte et permet de parcourir la faille afin de se rendre compte de l’ampleur de la fissure et de son étendue : ne pas se pencher !

Faille à Grjotagja

Retour avec du bleu de Grjotagja dans les yeux à notre guesthouse, à travers les landes et pâtures, et les moutons comme l’écume blanche dans l’océan de verdure, vers notre petite maison dans la prairie.

Retour à Stong

Probablement une des journées les plus riches de notre voyage, Myvatn est un incontournable d’une visite en Islande !

L’étape du jour !