Voyage aux îles Féroé

Où sont les Féroé ? Je vous laisse chercher….
C’est à mi-chemin entre la Norvège et l’Islande ! Territoire autonome hors de l’Europe, mais partie du Danemark, avec ses 50 000 habitants et 18 îles volcaniques reliées par ferry, tunnels et avion, voilà les Féroé .

A peine à 2h30 de Paris, par vol direct, mais attention à l’atterrissage : seuls les pilotes de la compagnie locale y sont autorisés et le vol de l’équipe de France de foot à dû être détourné sur la Norvège après deux tentatives ratées. Toujours partant ?

Alors bon voyage, attention il n’y fait pas très chaud….

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Le tour des îles Féroé
en 80 photos
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Une poignée de cailloux émerge de la brume
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Comme des vagues de brumes à l'assaut des iles...
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Dranganir
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Dranganir & Tindholmur
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L'ile de Tindholmur
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Profils vertigineux....
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Au soleil couchant
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Lac de Fjallsvatn
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Mythique Nix
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Maisons à Gasadalur
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C'est une maison accrochée à la colline...
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Au lac Sorgasvatn, suspendu au dessus de l'océan
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Les falaises de Traelanipan
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Bienvenue sur Mykines
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Les macareux ou puffins
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Prêt au décollage ?
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Toujours plus haut...tu ne peux pas reculer un peu ?
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Coucher de soleil sur Mykines
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Cascade de Múlafossur
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Crépuscule sur Tindholmur
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Kirkjubøur
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Les falaises de Vestmanna
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Grottes....
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Arches...
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....aiguilles
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....et chenaux étroits
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Tórshavn, la capitale
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Le quartier de Tingannes
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Qui abrite la vieille ville et le parlement
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Ses restaurants....
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Fête nationale aux Féroé
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Traversée d'oies sauvages !
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Le village typique de Saksun
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La plage de Saksun, à marée basse
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Cascade de Fossa
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Vallée de Norðradalur
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Vagar et Mykines
de Sornfelli
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Gjogv
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Stairway to Heaven...
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Baie de Gjogv
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Couleurs des Féroé
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Le mot le plus long ?
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Au sommet du Hvithamar
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Leirvik
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Eglise à Vidoy
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Linaigrettes
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L'île la tête dans les nuages...
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Midi à la plage...
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La femme phoque
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2. L’Islande en hiver : le triangle d’or

 Réveil à Reykjavik :

Ce matin s’annonce avec un ciel bleu légèrement couvert sur les maisons de la capitale islandaise. De la fenêtre de notre guesthouse, la vue porte sur une maisonnette colorée aux tons de rouge brique, bleu canard et gris perle, une porte bleu roi, les embrasures soulignées de blanc…Couleurs typiques des maisons ici, probablement pour éclairer la grisaille des longs jours interminables de l’hiver, faiblement éclairés pendant des mois, à l’opposé des jours sans fin au soleil de minuit en été.

Après le déjeuner  à la guesthouse, promenade en ville depuis le sommet jusqu’au bas de la ville au lac Tjörnin en passant par le « drakkar » et l’artère principale de Reykjavik. L’église monte frileusement la garde au milieu des pelouses givrées et le soleil brille timidement derrière la flèche principale quoiqu’il soit déjà 11h !

Balade dans Reykjavik

Rues de Reykjavik

D’une rue à l’autre, aux noms quasi imprononçables comme « Skolavördurstgur » ou « Frakkastigur », on déambule dans le dédale des maisons colorées aux tons criards : une maisonnette vert pomme à côté d’une autre couleur orange pastel, au plus sage association pastels du gris perle et orange pêche, en passant par un beau bleu roi avec des embrasures blanches, jusqu’au bleu canard bien tranché, ça « pique » aux yeux comme diraient les d’jeuns !!! Les tons sombres sont rares mais il y a du beige, marron voir même noir comme une entreprise de pompes funèbres…

C’est une maison bleue…

Tout doucement nous descendons vers la baie de Reykjavik qui a bien dû changer depuis le débarquement des vikings, bordée  par une large avenue longeant des immeubles modernes en verre et acier et des pelouses. Pas beaucoup de circulation dans les rues, ni même sur l’artère du bord de mer, on traverse sans difficultés.

Le voyageur solaire :

Première étape, cette sculpture moderne en acier poli, plantée sur un promontoire de pavés de basalte noir, est appelée par son auteur « Le voyageur solaire » ; contrairement à ce qu’on penserait de prime abord, elle n’a aucun rapport avec les drakkars, vaisseaux des Vikings…

Le voyageur solaire

Il y a déjà un peu de monde et quelques photographes sont déjà à l’œuvre, car c’est un sujet idéal qui se découpe sur la baie et les montagnes alentour, avec l’éclairage doré du soleil hivernal  bas sur l’horizon. A mon tour, je shoote la bête en tournant autour pour trouver le meilleur rendu, ainsi que la baie à l’eau calme avec les montagnes enneigées à l’horizon sous les nuages épars.

Les rues de Reykjavik :

Retour en grimpant à présent depuis le bord de mer vers Laugavegur, l’artère commerçante aux multiples boutiques de souvenirs, d’habillement et pourvue en bars et restaurants où nous avons mangé hier soir.

Boulangerie islandaise

Surprise avec la devanture de cette  boulangerie aux multiples pains alléchants : on se croirait revenu en France; surprise à moitié car il existe en Islande une variété de pains et de très bons, pour un français à l’étranger, c’est assez rare pour être apprécié et signalé ! De plus bien souvent dans les gites ou guesthouses, le pain est fait maison et très bon, même s’il a une couleur marron ou carrément noir, c’est à déguster…

Laugavegur, la grande rue qui descend vers le lac

De fil en aiguille, de maison en magasin, d’immeuble en pâté de maisons nous atteignons le bas de Reykjvik : d’un côté le grand bâtiment moderne au bord de l’eau, la Harpa qui est un centre de congrès et de spectacles , aux parois en panneaux de verre.

De l’autre côté où nous obliquons, vers le lac Tjörnin (« la mare ») pour passer devant l’Office du tourisme, maison basse et noire au ras de la rue,  puis le restaurant Homarhusid, la « maison du homard » ( s’il est besoin de traduire) encore un assemblage de façades multicolores, un carrefour avec une maison au clocheton à bulbe pour arriver en bordure du lac.

Le lac Tjörnin :

à l’exception d’une petite zone maintenue liquide…

C’est une oasis de verdure autour d’une vaste étendue d’eau, havre de nombreuses espèces d’oiseaux : canards, cygnes, oies et autres ; on recense près d’une cinquantaine d’espèces ici à cause de sa proximité avec l’Arctique, c’est même devenu une zone protégée et le but de promenade des familles islandaises et des touristes. On y trouve sur ses bords aussi bien la mairie (City Hall) , théâtres et musées, que des résidences officielles et une église, et ses berges sont très cotées pour l’habitation. Ici encore plus qu’ailleurs tout respire le calme et la quiétude.

Mais surprise : comme c’est l’hiver toute la surface est couverte de glace, à l’exception d’une petite zone maintenue liquide pour que les oiseaux barbotent et s’abreuvent. Des familles et des enfants nourrissent les volatiles qui atterrissent plus ou moins comiquement sur la glace, et où des promeneurs s’aventurent sur la surface gelée.

On a marché sur le lac :

On a marché sur le lac…

Il ne faut pas longtemps pour nous aventurer à pas hésitants sur la surface gelée ; si, si ça glisse ! Mais en trainant des pieds façon ski de fond, on arrive à avancer bon gré mal gré jusqu’à un ilot central d’où on a une vue panoramique à 360° tout autour du lac. Incroyable !

Panorama du lac Tjörnin 

Cliquer sur l’image ci-dessus
ou ICI pour voir le panoramique interactif
depuis l’îlot du lac Tjörnin.

Utiliser cliquer-glisser pour se déplacer avec la souris
Zoomer avec la roulette pour grossir
Ou les boutons de contrôle en bas de l’écran

Habituellement cet ilot émerge au milieu des eaux comme nous l’avons vu il y a quelques années en été, c’est une impression bizarre de franchir toute cette distance sur la surface prise par la glace, bien qu’il ne fasse pas un froid polaire avec le thermomètre à peine en dessous de 0°C…

La Fríkirkjan í Reykjavík est une église indépendante

Retour sur la terre ferme à présent, sous le regard moqueur des canards et cygnes, une feuille d’arbre est figée, emprisonnée sous la glace, on regagne la rive du lac avec  sa petite église qui sert pour les cultes libres. En empruntant les rues adjacentes pour varier l’itinéraire, on croise d’autres maisons originales – à notre goût ? –
Façade vert olive ou flanquée d’une tour à clocheton, ailleurs une construction moderne d’architecte, cubique en bois aux grandes baies vitrées.

Maison à clocheton

Après avoir descendu depuis les hauts de la colline jusqu’au lac Tjörnin  en bas de Reykjavik, il faut logiquement remonter à travers les rues calmes de la capitale par ce froid matin de février, on retrouve notre voiture pour le départ vers le triangle d’or.

Quelques courses en passant au Kringlan, le grand centre commercial de Reykjavik. Ça n’est pas immense, mais quand même avec plusieurs étages, plusieurs super marchés comme un Bonus (marque très connue en Europe du Nord), des magasins de vêtements, de nourriture et surtout une boutique Vodaphone (pub gratuite !) pour acheter une puce SIM pour pouvoir téléphoner et utiliser la 3G lors de notre périple.

Et l’aventure commence ici…

On quitte à présent Reykjavik vers l’est en direction du Triangle d’Or : c’est ainsi qu’on désigne ici les trois sites touristiques les plus fréquentés d’Islande : Þingvellir, la chute de Gullfoss et la zone géothermique de Geysir, et son fameux geyser…

Montagnes autour de Reykjavik

Les montagnes tabulaires cernant la ville au nord sont typiques de l’érosion glaciaire qui les a rabotées quasi uniformément à plat ; elles sont couvertes de neiges sur leur partie haute ainsi que dans les ravines verticales, comme un glaçage de gâteau, alors qu’en plaine en bord de mer il n’y a pas trace de neige.

Sur la route 36

Pourtant après quelques kilomètres, dès que la route monte un peu en altitude et s’éloigne de la mer, le froid prend le dessus et la campagne se couvre de blanc, neige et glace, et le thermomètre descend. Le paysage a complètement changé en quelques kilomètres depuis Reykjavik et s’est transformé en paysage d’hiver blanc et glacé, brillant sous le soleil.

La route 36 que nous empruntons contourne le lac Thingvellavatn, le plus vaste du pays, jusqu’au site de Þingvellir (Thingvellir prononcez pingvetlir…).
C’est un haut lieu historique pour les islandais car c’est là que ce sont tenus les premiers parlements depuis le Xe siècle, où se débattaient les questions de loi, jugements… On a même à l’époque parait-il détourné une rivière, l’Oxara, pour alimenter le site, devenu de nos jour un parc naturel.

THINGVELLIR : entre Amérique et Europe

Thingvellir

A l’arrivée, on y trouve un centre d’informations puis le chemin  descend entre deux falaises et là on se trouve dans le rift ,à cheval entre deux continents ou du moins entre les plaques tectoniques américaine et européenne, dans la zone parcourue de failles où elles se rejoignent.

Église et maisons à Thingvellir

La plaine en contrebas est arrosée par la rivière Oxara qui se jette dans le lac Thingvellavatn tout proche. Une petite église blanche et son cimetière, ainsi qu’un bâtiment constitué de  quelques maisonnettes en font un paysage de carte postale colorée.
Les montagnes avoisinantes sont couronnées de blanc, la plaine elle-même est zébrée de failles inondées par l’eau du sous sol, eau très pure et bleutée qui permet de distinguer le fond à plusieurs mètres ! Des plongées y sont même organisées, entre Amérique et Europe, mais nous ne sommes pas, comment dire…chauds ?

GEYSIR le mal nommé

Reprise du trajet dans le Triangle d’Or pour la deuxième merveille, peut être la plus connue puisqu’il s’agit du champ géothermique de Geysir (« celui qui jaillit » en islandais) avec ses sources et jaillissements d’eau chaude, de vapeurs et le fameux geyser éponyme de Geysir.
Mais en fait c’est un autre geyser nommé Strokkur qui fait le spectacle, Geysir ayant été bouché par un tremblement de terre en l’an 2000.

Super jeep et super Laurence à Geysir

Il est assez tôt ou bien les touristes sont moins nombreux en hiver mais le site et relativement calme ; sur le parking un convoi de super jeeps stationne, imposantes avec leur pneus surdimensionnés et leur hauteur ! Par contre le site n’a quasiment aucune différence avec le Geysir que nous avons connu en été, à part l’affluence..Le geyser jaillit toujours assez régulièrement toutes les 8-10mn sauf raté…

Sources chaudes

Le site se trouve de l’autre côté de la route, on s’en doute à voir les fumées  et la vapeur qui s’élève du sol, ainsi que le ruisseau issu du jaillissement qui borde le chemin : attention, l’eau y est très chaude !

Geyser au repos…

C’est là : une bouche arrondie dans le sol contient une vasque emplie d’eau bleue qui frémit, se soulève légèrement, redescend, et ainsi de suite pendant un dizaine de minute, puis une bulle d’eau se gonfle,…

Geyser en formation

…gonfle et monte et éclate en un panache de vapeur…

…jusqu’à une dizaine de mètres !

Ça y est le show est fini et il faut à nouveau attendre ; quelquefois la bulle retombe comme un pétard mouillé, d’autres fois le geyser se fait tirer l’oreille pendant plus de vingt minutes, mais le spectacle est toujours là, et ce depuis plus de dix mille ans parait-il…

Vasque bleue fumante

Autour de la star geyser il y a un peu plus haut -j’allais écrire « eau »- une superbe vasque bleutée d’azur, une mare qui fait penser à une « lavogne » mais bouillante, un bébé Geyser “littli geysir” ainsi que de nombreuses sources de vapeur tout au long du sentier d’accès jusqu’au parking et au camping.

Le geyser Strokkur

GULLFOSS, la cascade figée

Troisième étape de cette quadrature du triangle d’or, la cascade de Gullfoss, à presque un jet de pierre puisqu’ils sont distants de moins d’une dizaine de kilomètres, juste le temps de remonter en voiture et nous sommes arrivés ! Comme c’est l’hiver, qui plus est en fin de journée presque personne sur le parking mais on entend d’ici le bruit et on ressent l’humidité de la cascade.

La cascade de Gullfoss vue d’en haut

Il faut descendre une longue volée de marches d’un escalier en bois pour accéder à la gorge où tombe la rivière en deux ressauts qu’on aperçoit depuis le belvédère.
La rivière est à moitié gelée et la vapeur d’eau s’est figée en concrétions de glaces aux alentours, comme dans une grotte.

Gullfoss gelée

Il y a un chemin qui descend au bord des cascades, nous l’avons emprunté en été, mais aujourd’hui il est verglacé et  transformé en patinoire et accessoirement barré ! Qu’à cela ne tienne, nous descendons en se cramponnant le long de la clôture du chemin , mais du côté extérieur, parfois sans beaucoup de place pour poser les pieds.
Finalement on parvient à nos fins et aussi au bord de la cascade où l’eau s’écoule encore. Beaucoup de photos plus tard, en pose longue, rapide, d’une cascade et de l’autre, on ne s’en lasse pas avec une si belle lumière crépusculaire.

Coucher de soleil à Gullfoss – sentier périlleux sur la droite !

Comme c’est la fin du jour, la luminosité est faible et le ciel s’embrase en illuminant la rive opposée et les volutes de vapeur d’eau qui montent des chutes et du canyon creusé par l’eau au cours des millénaires. Il y a d’ailleurs une anecdote où il était question de construire un barrage sur cette rivière spectaculaire et la fille des propriétaires du terrain ayant menacé de se jeter dans la gorge, le projet a été annulé. Tant mieux car il aurait été dommage de gâcher un tel site, malgré que la « barragite » fasse des dégâts ailleurs dans le pays, en inondant des vallées entières qui sont des réserves écologiques…

Concrétions de glace à Gullfoss

Retour par le même chemin mais en montant ça semble moins difficile, sauf l’escalier qu’on peine à gravir, un petit détour pour un dernier coup d’œil au belvédère et on se dirige à travers la campagne et les villages assoupis vers notre première étape islandaise dans un petit hôtel de campagne, l’hôtel Hekla à Brjánsstaðir (j’adore ces noms islandais imprononçables …).

Le temps de se restaurer, il faut être prêt tôt demain matin car nous avons rendez-vous avec un guide pour une expédition en SuperJeep à l’intérieur des terres vers le Landmannalaugar, donc on se prépare déjà…Les jours sont courts ici mais nos journées sont longues !

Précédent : 1.PARIS – REYKJAVIK

Suite : 3. Expédition Landmannalaugar

4. L’Islande en hiver : cascades, plage et canyon

Départ de l’hôtel Fljótshlíð à Hvolsvöllur (ouf…) sous le mont Hekla, non, il n’y a pas eu d’éruption pendant la nuit…
Au fait savez-vous qu’en cas d’éruption tous les portables GSM sont alertés automatiquement dans la région ? Les islandais ont appris à se méfier des dégâts des volcans depuis longtemps.
Byron disait « On ne peut pas vivre avec les femmes ni sans elles », c’est un peu pareil pour les islandais et les volcans, ils ont appris à vivre avec, à en tirer bénéfice et à vivre en symbiose…
La route s’étire mollement toute droite, bordée de poteaux jaunes, repères utiles qu’on appréciera dans la neige, tout en longeant la côte.

Seljalandfoss

Seljalandfoss vue du parking

Enfin on atteint la cascade de Seljalandfoss qui se jette depuis le haut d’une falaise, à un jet de pierre de la route. Peu de monde en hiver mais c’est un site couru car facile d’accès et spectaculaire. On peut s’approcher très près de la chute d’eau, et même passer derrière par un sentier pour rejoindre l’autre rive.
Mais…nous sommes en hiver et la brumisation de l’eau s’est déposée partout et a gelé consciencieusement , transformant le trajet final en patinoire. Heureusement avec nos crampons on parvient à gravir le sentier, avec une vue splendide sur la cascade se profilant sur la plaine.

La chute d’eau dans le bassin

On passe facilement derrière la chute d’eau qui se jette dans un bassin avant de se transformer en ruisseau. Le spectacle du rideau d’eau est splendide vu de l’arrière, on a l’impression d’être dans un film d’aventure où l’on va chercher un trésor…
Le trésor ici c’est la vue à travers le rideau changeant de l’eau qui descend de la falaise au gré du courant et du vent.

Derrière la cascade

Ce que nous ignorons, c’est qu’il y a une cascade spectaculaire et secrète mais bien cachée à deux pas de là…dans une grotte ! On la découvrira à notre prochaine visite, l’Islande se mérite et se découvre petit à petit, alors dans un prochain article, qui sait ?

Seljalandfoss de l’autre côté

Skogafoss

A peine quelques kilomètres plus loin et tout aussi proche de la RN1 (à croire qu’ils ont tracé la route en fonction des sites touristiques…), se visite une autre cascade près du village de Skogar.
Au fait Seljalandfoss, Skogafoss et Gullfoss avant-hier ça ne vous dit rien ? Foss ? Eh bien « foss » en islandais signifie cascade, donc parler de la cascade de Skogafoss est peu redondant mais on va faire avec…

Skogafoss est tout aussi proche de la route donc une halte facile pour les touristes, de même elle se jette de 60m du haut d’une falaise en un rideau grondant et brumeux. On peut s’approcher à quelques mètres à condition de ne pas craindre l’humidité et qui sait, trouverez-vous le coffre avec un trésor qui aurait été jeté dedans, selon la légende ? On aurait même retrouvé une des poignées visible au musée de Skogar…

Arc en ciel à Skogafoss

Avec un peu de chance, un rayon de soleil irise la brume de la chute d’eau et provoque un bel arc en ciel ; c’est le cas aujourd’hui !
Pour les plus courageux, un long escalier permet de gravir la falaise à côté de la chute et d’avoir de beaux points de vue en contrebas ; plus loin le sentier continue et permet de rejoindre le Landmannalaugar en 3 jours par des refuges, si le cœur vous en dit ?

Tout en longeant l’océan Atlantique nord, la route rectiligne nous amène près d’une curiosité naturelle et volcanique (of course), l’arche de Dyrhólaey. Un promontoire surélevé offre une vue d’un côté sur la côte et de l’autre sur la longue plage noire de Reynisfjara au pied de la montagne Reynisfjall , avec son monolithe qui semble construit de blocs de basaltes assemblés mais doit être un neck volcanique, c’est à dire le vestige figé d’une cheminée de lave , l’érosion ayant dégagé le cône du volcan.

Vue sur la plage de Reynisfjara et son monolithe.

Un peu plus loin on peut descendre sur la plage et dans des petites criques où l’océan se fracasse en vagues grondantes,

Rouleaux se brisant dans une crique.

et où la lave a formé un pont de blocs de basalte enchevêtrés.

Pont de lave

Le promontoire héberge un phare et protège la petite ville de Vík í Mýrdal avec sa petite église iconique plantée sur la colline qui domine la ville, enfin plutôt un gros village avec moins de 300 habitants, mais à l’échelle de l’Islande c’est presque une ville.

Il faut savoir qu’il y a environ 360 000 habitants en Islande dont 130 000 pour Reykjavik et son agglomération, il reste 230 000 habitants sur 100 000 km², soit 2 habitants environ par km²…

Vík í Mýrdal

La plage de galets de Vik n’incite pas à la baignade, mais plus à la contemplation et offre le spectacle de pitons de lave figés en mer : les Reynisdrangar. Selon les légendes islandaises, il s’agirait de trolls venus en mer s’emparer d’un bateau et qui auraient été figés en pierre au lever du soleil…Ce sont en fait des vestiges des pans de la falaise actuelle de Reynisfjall qui a reculé.

Les trolls de Vik ou Reynisdrangar.

La mythologie islandaise est pleine de personnages fantastiques, trolls, sorcières, farfadet et elfes. Ces derniers vivraient dans des rochers et on a même détourné une route pour ne pas les déranger… 60% des Islandais croient en l’existence du « peuple invisible ». On ne rêve pas, ou plutôt…
Et comme la langue islandaise est très ancienne et a peu évolué de part son isolement, savez-vous comment on traduit « un ordinateur » en islandais ? Une « sorcière qui compte ».

De l’autre côté, une plage de sable noir immaculée et vide s’étend jusqu’à l’horizon, battue par les vagues où l’écume s’étale.
Spectacle impressionnant de vide, de calme et de simplicité ; cette plage a été classée par un magazine comme une des 10 plus belles au monde…

Plage de Vik, une des 10 plus belles au monde…

Pour terminer la journée, nous quittons la route du bord de mer pour nous enfoncer dans les contreforts des montagnes voisines vers des gorges impressionnantes.

Fjaðrárgljúfur

Prononcez-le ?

Les gorges de Fjaðrárgljúfur sont une curiosité car comme tranchées au couteau dans la montagne environnante, très abruptes, elles sont comme un canyon atteignant près de 100m de profondeur par endroits sur 2km de long, formé par l’érosion depuis un lac à la suite du retrait des glaciers.

Le sentier d’accès monte depuis le petit parking près du pont pour aboutir au bord dominant le canyon. Le spectacle est saisissant avec le torrent courant au fond de la gorge, dans la roche rouge et jaune saupoudrée de neige.

La gorge atteint 100m de profondeur par endroits

Quelques promontoires permettent des points de vue plongeants à condition de faire attention aux faux pas ! Le spectacle change à chaque pas au soleil couchant sur la mer.

Vue de l’autre côté des gorges.

Nous logeons à l’hôtel Geirland dans un petit chalet à côté du village au nom imprononçable de Kirkjubaejarklaustur.
Le plus long nom de village au monde ?

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